La petite histoire du jour

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11/11/2022

C'est l'histoire d'un « professionnel » au profil « particulier »…



C'est l'histoire d'un « professionnel » au profil « particulier »…


Contraint d'annuler son déplacement à un congrès médical, un médecin réclame le remboursement de sa chambre d'hôtel. « Non ! », refuse l'hôtelier : le contrat de réservation ne prévoit pas de remboursement pour la clientèle professionnelle. « Contrat abusif ! », conteste le médecin…


« Pas pour vous ! », observe l'hôtelier : seul un « consommateur » peut invoquer la réglementation des clauses abusives. Le médecin étant un « professionnel », il ne peut pas s'en prévaloir. Mais le médecin ne voit pas en quoi la réservation d'une chambre d'hôtel fait obligatoirement de lui un « professionnel ». Au contraire, il doit être ici considéré comme un « particulier » et donc être remboursé de sa réservation… faite dans le cadre d'un congrès médical, rappelle l'hôtelier, qui y voit là un lien direct avec son activité professionnelle…


À tort, pour le juge : le médecin est ici un « consommateur ». Il n'a pas agi à des fins professionnelles en réservant sa chambre… que l'hôtelier doit lui rembourser !




Arrêt de la Cour de cassation, 1re chambre civile, du 31 août 2022, no 21-11097

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04/11/2022

C'est l'histoire d'une société qui joue avec le temps… parce qu'elle fait confiance à La Poste…



C'est l'histoire d'une société qui joue avec le temps… parce qu'elle fait confiance à La Poste…


Une société fait l'objet d'un contrôle fiscal à l'issue duquel l'administration lui réclame, notamment, le paiement de suppléments d'impôt sur les sociétés et de TVA. En désaccord avec le vérificateur, et refusant de payer les sommes réclamées, la société envoie une réclamation. Mais trop tard, pour l'administration…


Elle rappelle que la société avait jusqu'au 31 décembre pour faire sa réclamation. Or, son courrier n'a été effectivement reçu par les services fiscaux que le 4 janvier suivant. Donc, trop tard, pour l'administration. « Pas trop tard ! », répond la société, qui se permet de rappeler à l'administration qu'il faut prendre en compte la date d'envoi (ici fin décembre) et non la date de réception (le 4 janvier) pour déterminer si le délai de réclamation est ou non respecté…


« Tout juste ! », déclare le juge qui donne raison à la société. Sa réclamation, transmise par voie postale, même à la dernière minute (le cachet faisant foi), doit être prise en compte par l'administration !




Arrêt du Conseil d'État du 23 septembre 2022, n° 458597

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28/10/2022

C'est l'histoire d'un employeur qui tarde (?) à verser les salaires…



C'est l'histoire d'un employeur qui tarde (?) à verser les salaires…


Un salarié met fin à son contrat de travail, aux torts de son employeur, au motif que ce dernier met trop de temps à payer son salaire. Une réaction un peu excessive, souligne l'employeur, qui intervient seulement 11 jours après la date de versement habituelle du salaire…


Une action prématurée qui ne lui a pas laissé le temps de réagir et de régulariser la situation, conteste l'employeur, qui souligne aussi que ce retard ne s'est produit que ponctuellement. D'autant que le salarié ne lui a fait aucune remarque à ce sujet avant d'engager son action contre lui… « Peu importe », rétorque le salarié : dès lors que le salaire n'est pas versé, cela suffit même s'il a agi vite, à démontrer que l'employeur a, par sa faute, empêché la poursuite du contrat de travail…


« Exact », confirme le juge : à la date de la prise d'acte de la rupture du contrat par le salarié, le salaire du mois précédent n'était pas versé. Cela suffit à valider cette prise d'acte… qui équivaut à un licenciement injustifié !




Arrêt de la Cour de cassation, chambre sociale, du 6 juillet 2022, n° 20-21690

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21/10/2022

C'est l'histoire d'un propriétaire qui, finalement, aimerait savoir ce qu'il met en location…



C'est l'histoire d'un propriétaire qui, finalement, aimerait savoir ce qu'il met en location…


Le propriétaire de 2 appartements destinés à la location déduit de ses revenus fonciers des dépenses d'entretien. Une déduction fiscale que lui refuse l'administration : les appartements n'étant pas loués, le propriétaire est réputé s'en réserver l'usage…


Sauf que s'ils ne sont pas loués, c'est parce que les services de l'urbanisme ont requalifié ces appartements en sous-sols : il ne peut donc pas être réputé se réserver l'usage de 2 « logements ». Pourquoi n'a-t-il pas, dans ce cas, accompli les diligences nécessaires pour les louer à usage de cave, lui rétorque alors l'administration : faute de faire le nécessaire, il est bien réputé s'être réservé l'usage de ces locaux, fussent-ils des caves. D'autant plus qu'il n'explique pas ce qui l'aurait empêché de louer ces caves…


Ce que relève aussi le juge : logement ou cave, le propriétaire doit, pour déduire des charges de ses revenus fonciers, faire le nécessaire pour proposer ces locaux à la location. Des diligences qui font ici défaut…




Arrêt de la cour administrative d'appel de Nantes du 11 mars 2022, n° 20NT00611

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21/10/2022

C‘est l'histoire d'un employeur qui licencie un salarié en plein confinement…



C‘est l'histoire d'un employeur qui licencie un salarié en plein confinement…


En réponse à un comportement qui devient, aux yeux de l'employeur, provocateur et inadmissible, un salarié est mis à pied. 7 jours plus tard, il est convoqué à un entretien préalable en vue de son licenciement qui lui sera finalement notifié pour faute grave. Impossible, conteste le salarié…


Puisqu'il est resté mis à pied plus de 3 mois suite à un report de l'entretien à sa demande, fait remarquer le salarié. Au vu de sa durée, une telle mise à pied ne peut qu'être disciplinaire ; et parce qu'elle est « disciplinaire » et non « conservatoire », elle constitue en tant que telle une sanction. Le licencier pour faute grave pour les mêmes faits revient à le sanctionner 2 fois, ce qui est rigoureusement interdit…


Sauf ici, fait remarquer le juge qui valide le licenciement : d'une part, le délai de 7 jours pour convoquer le salarié à l'entretien s'explique par la nécessité d'investiguer sur les faits ; quant au délai de 3 mois, il s'explique par le confinement strict en vigueur à ce moment-là…




Arrêt de la cour d'appel d'Amiens, du 29 juin 2022, n° 21/04313 (NP)

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14/10/2022

C'est l'histoire d'un pizzaïolo mis dans le pétrin par son bailleur…



C'est l'histoire d'un pizzaïolo mis dans le pétrin par son bailleur…


Un gérant de pizzeria découvre que le local commercial qu'il loue a été construit par le bailleur sans que celui-ci n'obtienne de permis de construire. De quoi obtenir l'annulation du bail et des dommages-intérêts, selon lui…


Mais pas d'après le bailleur : rien n'empêche, en réalité, le restaurateur d'exercer son activité. Pour preuve, le précédent locataire n'a jamais rencontré de problème du fait de cette situation, rappelle-t-il. « Mais moi, si ! », conteste le restaurateur qui explique qu'il a du mal à assurer son activité, qu'il a peu de perspective de développer son commerce et qu'il risque une limitation de sa capacité à revendre son fonds de commerce, notamment si l'administration demande la destruction du local. En outre, la situation n'est de toute façon pas régularisable…


Des difficultés convaincantes pour le juge : le bailleur a ici clairement manqué à ses obligations, ce qui justifie la résolution du bail à ses torts… et l'indemnisation qu'il doit verser au restaurateur !




Arrêt de la Cour de cassation, 3e chambre civile, du 1er juin 2022, no 21-11602

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07/10/2022

C'est l'histoire d'une société de location de limousines qui propose (bien) plus qu'un (simple) transport…



C'est l'histoire d'une société de location de limousines qui propose (bien) plus qu'un (simple) transport…


À l'issue d'un contrôle, une société de location de limousines avec chauffeur voit le taux de TVA réduit qu'elle pratique remis en cause. Le motif ? Ce taux réduit ne s'applique qu'aux (seuls) transports de voyageurs. Ce que propose (justement) la société, mais pas que… selon l'administration fiscale…


Celle-ci précise, en effet, que la société ne propose pas tant le transport de passagers d'un point A à un point B que la jouissance d'une limousine pendant un certain délai au cours duquel le client définit les haltes qu'il souhaite effectuer. De plus, le temps de mise à disposition de la limousine est sans rapport avec le temps de trajet. Enfin, la facturation pratiquée par la société n'est pas basée sur le nombre de kilomètres parcourus par le véhicule loué, mais sur une base forfaitaire…


« Vrai, vrai et vrai », confirme le juge pour qui la société, qui ne propose pas un simple « transport de voyageurs », ne peut bénéficier du taux de TVA réduit. Le redressement fiscal est confirmé…




Arrêt de la Cour administrative d'appel de Versailles du 5 juillet 2022, n° 20VE03271

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30/09/2022

C'est l'histoire d'un employeur pour qui seul le travail accompli mérite salaire…



C'est l'histoire d'un employeur pour qui seul le travail accompli mérite salaire…


Un employeur engage une intérimaire pour faire face à un surcroît d'activité, pour un total de 27 missions sur environ 6 mois. À la suite d'un 1er conflit, les contrats de mission de cette intérimaire ont été requalifiés en CDI…


D'où un 2d conflit : la salariée réclame un rappel de salaire pour les périodes intermissions… Périodes pendant lesquelles elle n'a toutefois pas travaillé, rétorque l'employeur pour qui cette dernière ne démontre pas s'être tenue à sa disposition pendant ce temps. Sauf qu'entre ces 27 missions qui se sont déroulées sur 6 mois avec des durées variables, il lui était impossible de travailler pour un autre employeur, conteste la salariée. D'autant plus qu'elle n'a jamais refusé une seule des missions proposées…


Ce que constate aussi le juge pour qui le rythme d'exécution de ces missions, qui n'étaient séparées que de quelques jours, obligeait bien la salariée à se tenir constamment à la disposition de l'employeur. D'où sa demande de rappel de salaire… validée !




Arrêt de la Cour de cassation, chambre sociale, du 1er décembre 2021, n° 20-12712

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23/09/2022

C'est l'histoire d'un propriétaire qui s'estime éligible à une exonération d'impôt… puisqu'il se douche chez son voisin…



C'est l'histoire d'un propriétaire qui s'estime éligible à une exonération d'impôt… puisqu'il se douche chez son voisin…


Un particulier vend sa maison et réalise une plus-value à cette occasion. Parce qu'il s'agit de sa résidence principale, il demande à être exonéré de l'impôt applicable sur le gain réalisé. Refus de l'administration, pour qui rien ne prouve qu'il s'agisse de sa résidence « principale »…


« Pourtant les preuves sont là ! », rétorque le particulier : il a bien déclaré cette adresse comme étant sa résidence principale dans sa déclaration d'impôt. Sauf que le maire de la commune affirme que le propriétaire ne l'a jamais réellement habitée, rétorque l'administration : et la faible consommation en eau est là pour le prouver. « Normal ! », rétorque l'intéressé : pour économiser, il prend ses douches et fait ses lessives chez ses proches…


« Peu importe », tranche le juge : la faible consommation d'eau prouve bien que le particulier n'habite pas cette maison de manière habituelle. Elle ne peut donc pas être considérée comme étant sa résidence « principale » : sa vente est donc soumise aux impôts !




Arrêt de la Cour administrative d'appel de Lyon du 30 mars 2022, n° 20LY02224

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16/09/2022

C'est l'histoire d'un franchisé qui aurait préféré ne pas l'être…



C'est l'histoire d'un franchisé qui aurait préféré ne pas l'être…


Une société spécialisée dans la réparation de véhicules signe un contrat de franchise avec un franchiseur. Peu après, elle demande l'annulation de ce contrat, estimant avoir été trompée par le franchiseur pour le signer…


Elle rappelle, en effet, que le franchiseur était tenu, avant la signature du contrat, de lui fournir toutes les informations relatives au réseau de franchise qu'elle projetait d'intégrer. Or, ici, le document d'informations précontractuelles remis par le franchiseur ne contenait aucune donnée sur la vitalité (déclinante) du réseau de franchise, ni sur l'expérience (minime) du franchiseur. Or, ces informations, si elle les avait connues, l'auraient convaincue de ne pas signer le contrat de franchise…


« Exact », confirme le juge : ici, le franchiseur a bien dissimulé, avant la signature du contrat, des informations essentielles qui auraient pu décider la société à ne pas signer le contrat de franchise. Parce qu'il découle d'une tromperie, celui-ci doit donc être annulé !




Arrêt de la Cour de cassation, chambre commerciale, du 1er juin 2022, n° 21-16481

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09/09/2022

C'est l'histoire d'un industriel qui tente d'échapper à la taxe foncière…



C'est l'histoire d'un industriel qui tente d'échapper à la taxe foncière…


À la suite d'un contrôle de sécurité ayant relevé des défauts de fonctionnement, une société, propriétaire d'un bâtiment industriel, doit interrompre son activité pendant plusieurs mois pour procéder à divers travaux de réparation. De quoi obtenir un dégrèvement de taxe foncière, selon elle…


… mais pas selon l'administration : pour bénéficier de cet avantage fiscal, il faut, entre autres conditions, que l'exploitation du bâtiment soit interrompue du fait de circonstances indépendantes de la volonté du propriétaire… « Tout juste ! », répond la société : si elle a temporairement cessé d'exploiter son bâtiment, c'est parce qu'un contrôle a révélé certains défauts de fonctionnement qu'elle devait impérativement corriger…


« Justement », rétorque le juge : ici, l'inexploitation du bâtiment est due à des défauts « structurels », donc à des circonstances qui lui sont inhérentes. Rien qui ne prouve qu'elle est indépendante de la volonté du propriétaire… Le dégrèvement de taxe foncière est refusé !




Arrêt du Conseil d'État du 22 octobre 2021, n° 442449

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02/09/2022

C'est l'histoire d'un employeur qui surprend un salarié en train de fumer dans l'entreprise…



C'est l'histoire d'un employeur qui surprend un salarié en train de fumer dans l'entreprise…


Un salarié est surpris en train de fumer dans un atelier de l'entreprise. Parce que cela est rigoureusement interdit, son employeur le licencie pour faute grave. Sauf que rien n'indique que cet atelier est concerné par l'interdiction de fumer, conteste le salarié…


Sauf que ce lieu est nécessairement concerné par cette interdiction au vu des produits dangereux et hautement inflammables qui y sont utilisés, rappelle l'employeur… D'autant que le salarié doit le savoir, lui qui a suivi une formation de sensibilisation aux risques, ajoute l'employeur… Sans compter que cette interdiction de tabac dans l'entreprise est rappelée non seulement dans le règlement intérieur, mais aussi dans des notes de service et sur des pictogrammes affichés à l'entrée et à l'intérieur du site…


Ce qui suffit à convaincre le juge : fumer, en toute connaissance de cause, dans un lieu soumis à une interdiction absolue constitue, au vu des risques encourus, une faute grave justifiant le licenciement du salarié !




Arrêt de la cour d'appel de Douai, du 25 mars 2022, n° 19/01513 (NP)

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