Actu sociale

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27/07/2021

Retour de congé maternité : planifiez l'entretien professionnel !

Le non-respect, par l'employeur, de son obligation de convoquer la salariée de retour de congé maternité à un entretien professionnel est-il susceptible d'entraîner la nullité du licenciement prononcé ultérieurement ? Réponse du juge


L'absence d'entretien professionnel n'entraîne pas nécessairement la nullité du licenciement !

Pour rappel, toute salariée de retour de congé maternité doit impérativement être réintégrée dans son précédent poste sans faire l'objet de mesures discriminatoires.

Différents dispositifs permettent de s'en assurer, comme l'obligation pour l'employeur de convoquer la salariée de retour de congé maternité à un entretien professionnel. Cet entretien sera dédié à ses perspectives d'évolution dans l'entreprise, notamment en termes de qualification et d'emploi, et cela, même si le dernier entretien effectué date de moins de 2 ans.

Dans une récente affaire, le juge a été interrogé sur le fait de savoir si le manquement à cette obligation était susceptible d'entraîner la nullité d'un licenciement prononcé ultérieurement.

Ici, la salariée de retour de congé maternité n'avait pas été convoquée à un entretien professionnel à son retour de congé. A la suite de son licenciement prononcé ultérieurement, elle en a demandé l'annulation en raison de cette absence de convocation à l'entretien professionnel.

Une demande rejetée par le juge : ce n'est pas parce qu'en principe tout licenciement prononcé en violation de la protection due aux salariées en congé maternité doit être considéré comme nul, qu'un manquement de l'employeur aux droits de la salariée de retour de congé maternité entraîne nécessairement de telles conséquences.

Ici, le non-respect par l'employeur de son obligation de convoquer la salariée de retour de congé maternité à un entretien professionnel n'est pas, à lui seul, un motif suffisant pour justifier la nullité du licenciement prononcé ultérieurement.

Notez toutefois que la nullité du licenciement est appréciée par le juge au cas par cas et que chaque situation fera l'objet d'un examen en fonction des circonstances de fait.

Source : Avis de la Cour de cassation, chambre sociale, du 07 juillet 2021, n° 15010

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27/07/2021

Contrats d'intérim successifs : attentions aux excès !

Après avoir conclu près d'une centaine de contrats de mission avec une entreprise utilisatrice, un travailleur intérimaire demande la requalification de ces contrats en CDI. Mais, ici, l'entreprise utilisatrice estime que la demande du salarié intervient deux ans trop tard… A-t-elle raison ?


Contrats de mission successifs : dans quel délai agir ?

Une entreprise (dite « entreprise utilisatrice ») a sollicité les services d'un travailleur intérimaire avec qui elle a conclu pas moins de 96 contrats de mission sur une période allant de l'année 2012 à 2016.

En novembre 2016, le travailleur intérimaire décide de demander la requalification de l'ensemble de ces contrats de mission en un CDI le liant à l'entreprise. Il demande également que cette requalification produise ses effets au premier jour de sa 1e mission, soit en janvier 2012.

Le travailleur rappelle, en effet, que la conclusion successive d'un nombre aussi important de contrats de mission ne pouvait avoir que pour objet de pourvoir durablement un emploi lié à l'activité normale et permanente de l'entreprise utilisatrice, ce qui justifie leur requalification en CDI.

Mais sa demande arrive trop tard, selon l'entreprise, qui rappelle que toute action portant sur l'exécution du contrat de travail se prescrit par 2 ans à compter du jour où la personne qui l'exerce a connu ou aurait dû connaître les faits lui permettant d'exercer son droit.

Et pour elle, le point de départ de ce délai de prescription commençait à courir à compter de la conclusion du 1er contrat de mission du salarié, ou au plus tard au terme de ce contrat, soit à partir de 2012... Délai qui expirait donc en 2014…

Puisqu'il agit en 2016, soit 2 ans après l'expiration du délai prévu par la loi, le travailleur intérimaire ne peut plus demander la requalification de ces contrats.

Mais, pour le juge, en cas de succession de contrats de mission, le point de départ du délai pour demander la requalification de ces contrats court à partir du terme du dernier contrat liant le travailleur à l'entreprise. Donc, à partir de 2016…

La demande de requalification du travailleur étant donc parfaitement fondée, les effets de cette requalification doivent débuter dès le 1er jour de la mission du travailleur, soit dès janvier 2012.

Source : Arrêt de la Cour de cassation, chambre sociale, du 30 juin 2021, n°19-16655

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27/07/2021

Bonus-malus assurance chômage : un nouvel outil pour les entreprises

Le système du bonus-malus, qui permet de moduler la contribution patronale d'assurance chômage afin de limiter le recours aux contrats courts, vient d'être rétabli. A cette occasion, certains outils sont mis à la disposition des entreprises concernées afin de les aider dans la mise en place de ce dispositif…


Un simulateur permettant aux entreprises d'anticiper leur futur taux de contribution !

Dans le cadre de la réforme de l'assurance chômage, le dispositif de modulation du taux de la contribution patronale d'assurance-chômage, appelé « bonus-malus », a finalement été rétabli afin de limiter le recours excessif aux contrats courts.

Il consiste à moduler le taux de la contribution patronale d'assurance chômage, actuellement fixé à 4,05 %, à la hausse (malus) ou à la baisse (bonus) en fonction du taux de séparation des entreprises concernées.

Après avoir précisé les secteurs d'activités pour lesquels s'applique ce dispositif, le gouvernement annonce la mise en place de certains instruments pour aider les entreprises à y voir plus clair.

Depuis le mois de juillet 2021, un simulateur bonus-malus est ainsi disponible, afin de permettre aux entreprises d'anticiper leur taux modulé de contribution. Pour l'utiliser, il vous suffit de renseigner :

  • le secteur d'activité de l'entreprise ;
  • son effectif (entre le 1er juillet 2021 et le 30 juin 2022) ;
  • le nombre de fins de contrat de travail susceptibles d'intervenir dans l'entreprise (entre le 1er juillet 2021 et le 30 juin 2022).

Notez cependant que les résultats obtenus à l'aide de ce simulateur sont indicatifs et ne préjugent pas du taux de contribution modulé qui sera réellement appliqué en août 2022.

Source :

  • Urssaf.fr, Actualité du 20 juillet 2021, Simulateur « bonus-malus »
  • Site du Ministère du travail, 15 juillet 2021, Simulateur pour les entreprises

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23/07/2021

VRP : absence de local professionnel = indemnité d'occupation du domicile ?

Son entreprise ne mettant pas de local professionnel à sa disposition, un salarié VRP, contraint d'utiliser une partie de son domicile à des fins professionnelles, demande à son employeur le versement d'une indemnité d'occupation. Mais rien n'oblige le salarié à travailler depuis chez lui, estime l'employeur, qui refuse de payer une quelconque indemnité…


Focus sur l'indemnisation d'occupation du domicile à des fins professionnelles

Une entreprise emploie un salarié, ayant la qualité de voyageur représentant et placier (VRP) exclusif, qui demande le versement d'une indemnité parce qu'il est contraint d'occuper son domicile à des fins professionnelles, faute de disposer d'un bureau mis à disposition par l'entreprise.

Le salarié rappelle en effet qu'une telle occupation de son domicile représente une immixtion dans sa vie privée qui doit être réparée par le versement d'une indemnité lorsque l'employeur ne met pas de local professionnel à sa disposition.

Une indemnité que refuse pourtant de verser l'employeur : il rappelle que, par nature, le salarié qui a le statut de VRP est itinérant de sorte qu'il effectue, de fait, l'ensemble de ses tâches administratives sur le terrain.

Et comme, ici, rien n'oblige le salarié à consacrer une partie de son domicile à un usage professionnel, l'employeur estime ne pas être obligé de verser une telle prime à son salarié.

Mais, pour le juge, l'occupation du domicile du salarié à des fins professionnelles constituant bien une immixtion dans sa vie privée, il peut prétendre à une indemnité dès lors qu'un local n'est pas mis à sa disposition.

Et, parce qu'il est établi que l'employeur n'avait effectivement pas mis à la disposition du salarié un tel local, ce dernier doit effectivement toucher une indemnité d'occupation.

Source : Arrêt de la Cour de cassation, chambre sociale, du 30 juin 2021, n° 19-23537

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23/07/2021

Modification du contrat de travail : refus du salarié = licenciement ?

Parce qu'une salariée a refusé le nouveau poste qu'elle lui proposait, une association s'est vu contrainte de la licencier. Un licenciement abusif estime la salariée, qui rappelle qu'il s'agissait ici d'un refus de modification de son contrat de travail… A raison ?


Modification du contrat de travail : attention à l'accord du salarié…

Une association engage une salariée en contrat à temps partiel pour animer des formations auprès d'une société. La société ne voulant plus de l'intervention de la salariée, l'association lui propose un nouveau poste, que cette dernière refuse.

A la suite de ce refus, l'association se voit contrainte de licencier la salariée. Licenciement abusif, estime la salariée, qui rappelle qu'un seul refus par un salarié d'une modification de son contrat de travail ne peut pas constituer en soi une cause de licenciement. En effet, lorsque l'accord du salarié est requis, ce qui est le cas ici, son refus ne peut pas constituer une faute…

Ce que confirme le juge, pour qui le licenciement de la salariée doit effectivement être reconnu comme étant sans cause réelle et sérieuse.

Source : Arrêt de la Cour de cassation, chambre sociale, du 30 juin 2021, n° 19-17819

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22/07/2021

Contrat de travail à temps partiel : un écrit d'une grande importance…

Parce qu'il n'a pas de contrat écrit, un salarié demande que son contrat de travail à temps partiel soit requalifié en temps complet… Ce que conteste l'employeur, le salarié n'étant pas à sa disposition permanente… Qu'en pense le juge ?


Contrat de travail : attention à bien établir un écrit !

Une entreprise embauche un salarié à temps partiel afin d'assurer l'encadrement de sauts en parachute. Et parce qu'elle n'a pas établi de contrat écrit, le salarié demande que son contrat de travail soit reconnu comme étant à temps complet.

Il rappelle, en effet, que le contrat de travail à temps partiel doit impérativement être établi par écrit et mentionner, notamment, la qualification du salarié, les éléments de la rémunération, la durée hebdomadaire ou mensuelle prévue et, sauf exceptions, la répartition de la durée du travail entre les jours de la semaine ou les semaines du mois.

Une demande contestée par l'employeur, qui rappelle que le salarié n'était de toutes façons pas à sa disposition permanente comme c'est normalement le cas dans le cadre d'un travail à temps complet.

Une demande pourtant approuvée par le juge qui constate l'absence de contrat de travail écrit liant les parties et l'absence de preuves apportées par l'employeur concernant la durée exacte de travail du salarié.

Faute d'écrit précisant cette durée du travail, le contrat de travail à temps partiel du salarié est donc requalifié en temps complet !

Source : Arrêt de la Cour de Cassation, chambre sociale, du 30 juin 2021, n° 19-24408

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22/07/2021

Médico-social : du nouveau concernant le temps de travail des salariés des lieux de vie et d'accueil

Le gouvernement vient de définir les modalités de suivi de l'organisation du travail des salariés des lieux de vie et d'accueil. Que faut-il en retenir ?


Focus sur l'aménagement du temps de travail des salariés des lieux de vie et d'accueil

Pour rappel, un lieu de vie et d'accueil (LVA) est une structure sociale ou médico-sociale de petite taille, qui assure un accueil et un accompagnement personnalisés de personnes (enfants, adolescents ou adultes) vivant une situation sociale, familiale ou psychologique problématique.

Le gouvernement vient apporter des précisions concernant l'organisation du travail, notamment la question du temps de travail, pour les salariés de ces LVA.

  • Etablissement d'un calendrier prévisionnel

Dans les LVA, l'employeur doit désormais remettre à chaque salarié un calendrier prévisionnel des jours de travail, établi mensuellement, 8 jours avant le début du mois auquel il s'applique.

Notez qu'il convient d'entendre par jour de travail un jour pendant lequel le salarié exerce ses fonctions, quel que soit le nombre d'heures de travail quotidien.

Le calendrier prévisionnel détermine les jours de repos dans le respect de la durée de travail (fixée à 258 jours par an).

Pour les salariés ne résidant pas sur le LVA, le calendrier doit impérativement préciser les horaires d'arrivée et de départ.

  • Modification du calendrier prévisionnel

Le calendrier prévisionnel peut être modifié :

  • soit à la demande du salarié lui-même, au moins 7 jours avant le 1er jour de la modification demandée ; l'employeur doit alors lui répondre dans un délai de 2 jours francs après réception de la demande ;
  • soit par décision unilatérale de l'employeur, qui doit alors respecter un délai de prévenance d'au moins 7 jours francs, sauf en cas de circonstances exceptionnelles où ce délai peut être réduit à 1 jour franc.
  • Suivi permanent de la charge de travail des salariés

L'employeur est dorénavant tenu d'assurer un suivi régulier de la charge de travail des salariés, notamment en organisant des entretiens réguliers, à savoir :

  • un entretien annuel obligatoire, organisé à l'initiative de l'employeur, relatif notamment à l'organisation du travail et ses conséquences sur la vie familiale ou personnelle du salarié ;
  • des entretiens ponctuels, à la demande du salarié, s'il rencontre des difficultés liées à la charge de travail.
  • Décompte des heures de travail

L'employeur doit impérativement décompter par tout moyen les heures de travail effectuées par les salariés ne résidant pas sur le LVA afin de calculer les durées maximales de travail et les durées de repos.

Si les temps de repos et de pause de ces salariés ne sont pas définis, le temps de travail doit alors être constitué de la période comprise entre l'heure d'arrivée sur le lieu de travail et l'heure de départ pour rentrer au domicile.

Notez que la durée hebdomadaire du travail de ces salariés ne doit pas excéder 48 heures en moyenne sur une période de 4 mois consécutifs.

  • Repos compensateur

Toujours concernant les salariés ne résidant pas sur le LVA, notez que l'employeur doit systématiquement leur octroyer un repos compensateur lorsque l'organisation du travail ne permet pas de leur accorder des garanties équivalentes à celles prévues par le code du travail, en matière de :

  • repos quotidien : la durée de repos compensateur est alors fixée à 11 heures ;
  • temps de pause : la durée équivalente est fixée à 20 minutes toutes les 6 heures ;
  • repos hebdomadaire : la durée équivalente est fixée à 24 heures ;
  • travail de nuit : la durée du repos compensateur est équivalente à la durée de travail ayant dépassé les 8 heures quotidiennes maximales de travail.

Le repos compensateur doit impérativement être pris par journée ou demi-journée. Lorsqu'il est pris par journée, cette journée doit alors être déduite du nombre de jours de travail annuel (258 jours par an).

Notez que la durée d'une journée de repos doit être égale :

  • à la durée que le salarié aurait travaillée en l'absence de repos compensateur ;
  • ou, si cette durée ne peut être déterminée, à la moyenne des heures de travail quotidiennes effectuées le dernier mois au cours duquel le salarié a exercé ses fonctions au sein du LVA.

Source : Décret n° 2021-909 du 8 juillet 2021 relatif aux modalités de suivi de l'organisation du travail des salariés des lieux de vie et d'accueil

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22/07/2021

Inaptitude du salarié : 1 refus de reclassement = 1 licenciement ?

Parce que son employeur n'a pas effectué les recherches de postes de reclassement auxquelles il était tenu, un salarié, licencié pour inaptitude et impossibilité de reclassement, conteste son licenciement. Encore faut-il qu'il soit dans l'obligation de procéder à ces recherches, conteste l'employeur…


Obligation de reclassement : de l'importance des recherches...

Un employeur est contraint de licencier un de ses salariés pour inaptitude et impossibilité de reclassement après que celui-ci a refusé un poste de reclassement : il ne dispose en effet d'aucun autre poste compatible avec l'état de santé du salarié.

Mais le salarié conteste ce licenciement. Il rappelle que, dans cette situation, avant d'établir qu'il n'existe aucun poste compatible avec l'état de santé du salarié, l'employeur est en principe tenu d'effectuer toutes les recherches nécessaires au sein de l'entreprise et, le cas échéant, du groupe auquel elle appartient, où la permutation de tout ou partie du personnel est possible. Or, ici, l'employeur n'a pas procédé à ces recherches.

« Si », rétorque l'employeur : il a bien proposé au salarié un poste compatible avec son état de santé, mais il l'a refusé. Il n'était donc pas tenu, selon lui, de rechercher d'autres postes.

Mais le seul refus du salarié n'implique pas que l'employeur ait effectivement respecter son obligation de reclassement, tranche le juge, lequel rappelle que l'employeur doit également établir, après recherches, qu'il ne dispose effectivement d'aucun autre poste compatible avec l'état de santé du salarié. Ce qu'il n'a pas fait !

L'employeur n'ayant pas rempli son obligation de reclassement, le licenciement du salarié est donc jugé sans cause réelle et sérieuse.

Source : Arrêt de la Cour de Cassation, chambre sociale, du 30 juin 2021, n°20-14085

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21/07/2021

Coronavirus (COVID-19) : une nouvelle aide (temporaire) au paiement des cotisations sociales

Pour soutenir les entreprises et les accompagner dans la sortie de crise sanitaire, le gouvernement vient de mettre en place une nouvelle aide au paiement des cotisations sociales, qui profite aux employeurs, mais aussi aux travailleurs indépendants et aux mandataires sociaux. Revue de détails…


Coronavirus (COVID-19) : une aide pour les employeurs

Les employeurs particulièrement affectés par les conséquences économiques et financières de la crise sanitaire dont l'effectif est inférieur à 250 salariés et qui exercent leur activité principale dans les secteurs du tourisme, de l'hôtellerie, de la restauration, du sport, de la culture, du transport aérien et de l'événementiel (dits « S1 »), ou dans tout autre secteur dont l'activité dépend des secteurs S1 (dits « S1 bis »), peuvent bénéficier d'une nouvelle aide au paiement des cotisations et contributions sociales.

Notez que le gouvernement pourra décider, par décret, de réserver le bénéfice de cette aide aux employeurs qui ont constaté, sur des périodes d'emploi antérieures à juin 2021, une forte baisse de chiffre d'affaires (CA) par rapport à la même période de l'une des 2 années précédentes.

L'aide au paiement est égale à 15 % du montant des rémunérations brutes des salariés assujettis à l'assurance chômage, dues au titre des périodes d'emploi définies par décret (non encore paru à ce jour) et pouvant courir jusqu'au 31 août 2021.

Un décret pourra également, le cas échéant, prolonger les périodes en question au plus tard jusqu'au dernier jour de la période d'emploi qui court jusqu'au 31 décembre 2021.

Cette aide s'impute sur l'ensemble des sommes dues aux organismes de recouvrement (Urssaf, CGSS en Outre-mer, MSA et Pôle emploi) au titre de l'année 2021, après application de toute autre exonération totale ou partielle.

Retenez que cette nouvelle aide au paiement n'est pas cumulable, au titre d'une même période d'emploi, avec l'aide au paiement dite « Covid-2 ».

Enfin, l'employeur qui souhaite en bénéficier ne doit pas avoir été condamné pour travail dissimulé au cours des 5 années précédentes.


Coronavirus (COVID-19) : une aide pour les indépendants et les mandataires sociaux

Les travailleurs indépendants qui n'ont pas opté pour le régime micro-social, les travailleurs non-salariés agricoles et les mandataires sociaux d'entreprises dont l'effectif est inférieur à 250 salariés, qui exercent leur activité principale dans les secteurs du tourisme, de l'hôtellerie, de la restauration, du sport, de la culture, du transport aérien, de l'événementiel (dits « S1 »), ou dans tout autre secteur dont l'activité dépend des secteurs S1 (dits « S1 bis ») pourront bénéficier d'une réduction de cotisations et contributions de sécurité sociale dues au titre de l'année 2021.

Le montant de cette réduction sera fixé par décret (non encore paru à ce jour).

Quant aux travailleurs indépendants qui relèvent du régime micro-social, ils peuvent, sous réserve du respect des conditions d'effectif et de secteur d'activité, déduire des montants de CA ou de recettes déclarés au titre des échéances mensuelles ou trimestrielles de l'année 2021 les montants correspondants au CA ou aux recettes réalisées au titre du mois de mai 2021.

Le cotisant qui souhaite bénéficier de ces dispositifs ne doit pas avoir été condamné pour travail dissimulé au cours des 5 années précédentes.


Coronavirus (COVID-19) : une aide pour les artistes-auteurs

Les artistes-auteurs d'œuvres littéraires et dramatiques, musicales et chorégraphiques, audiovisuelles et cinématographiques, graphiques et plastiques, ainsi que photographiques pourront bénéficier d'une réduction de cotisations et contributions de sécurité sociale dont ils sont redevables au titre de l'année 2021 sous réserve du respect d'une condition tenant à la baisse de revenu tiré d'activités artistiques.

Cette condition de baisse de revenu s'apprécie sur l'ensemble de l'année 2021 par rapport à l'année 2019.

Un décret (non encore paru à ce jour) devra préciser les conditions d'application et le montant de cette réduction.

Notez que le montant de la réduction tiendra compte du revenu tiré d'activités artistiques en 2019 et du niveau de la baisse de revenu tiré d'activités artistiques en 2021.


Coronavirus (COVID-19) : report de certains actes de recouvrement

Les actes de recouvrement qui auraient dû être adressés par l'Urssaf, la MSA ou la CGSS (pour l'Outre-mer) à une date comprise entre le 2 juin 2021 et le 30 juin 2022 peuvent être valablement émis dans un délai d'un an à compter de cette date.

Entre le 19 juillet 2021 et le 30 juin 2022, les mêmes organismes peuvent envoyer aux cotisants un document récapitulant l'ensemble de leurs dettes à la date de l'envoi.

Ce document doit préciser :

  • les causes ;
  • la nature ;
  • le montant des sommes dues ;
  • et la période à laquelle elles se rapportent.

L‘envoi de ce document emporte les effets d'une mise en demeure pour les dettes qu'il mentionne et qui n'ont pas fait l'objet d'une mise en recouvrement : il se substitue donc à la lettre recommandée avec accusé de réception normalement requise.

Ce document invite le cotisant à régler sa dette, soit dans le cadre des plans d'apurement, soit dans un délai de 3 mois à compter de sa réception.

Enfin, retenez que le document en question doit mentionner les voies et délais de recours du cotisant et peut être contesté dans les conditions de droit commun.

Source : Loi de finances rectificative pour 2021 du 19 juillet 2021, n°2021-953 (article 25)

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21/07/2021

Une nouvelle prime exceptionnelle de pouvoir d'achat pour 2021-2022

Au printemps 2021, le gouvernement avait annoncé son souhait de mettre en place une nouvelle prime exceptionnelle de pouvoir d'achat (dite « Macron ») pour la période 2021-2022. C'est désormais chose faite. Que faut-il savoir à ce sujet ?


Prime « Macron » : pour qui ? Combien ?

La nouvelle prime exceptionnelle de pouvoir d'achat (dite prime « Macron ») peut être versée, sur la base du volontariat, par les employeurs de droit privé, les établissements publics à caractère industriel et commercial et les établissements publics administratifs qui emploient du personnel de droit privé.

Elle peut être mise en place par accord d'entreprise, accord de groupe, ou décision unilatérale de l'employeur. Dans cette dernière hypothèse, l'employeur devra informer le comité social et économique (CSE), s'il existe, de sa décision avant le versement effectif de la prime.

L'employeur peut décider de l'attribuer à l'ensemble des salariés et agents qu'il emploie, ou à ceux dont la rémunération est inférieure à un certain plafond, défini dans l'accord ou la décision unilatérale instituant cette prime.

Cet accord ou cette décision devra également prévoir le montant de la prime, ainsi que, le cas échéant, les conditions de modulation de son niveau selon les bénéficiaires.


Prime « Macron » : une (des) exonération(s) ?

Cette prime exceptionnelle est exonérée d'impôt sur le revenu (IR), de cotisations et contributions sociales d'origine légale ou conventionnelle et de participations construction, de taxe d'apprentissage et de contributions formation, dans la limite de 1 000 €, sous réserve qu'elle soit attribuée aux salariés ou agents ayant perçu, au cours des 12 mois précédant son versement, une rémunération inférieure à 3 fois la valeur annuelle du Smic correspondant à la durée de travail prévue au contrat.

Notez également que cette prime est exclue des ressources prises en compte pour le calcul de la prime d'activité et pour l'attribution de l'allocation aux adultes handicapés.

Le plafond d'exonération passe de 1000 € à 2 000 € pour les employeurs de 50 salariés et plus :

  • qui mettent en œuvre un accord d'intéressement à la date de versement de la prime exceptionnelle ou qui ont conclu un accord avant cette même date prenant effet avant le 31 mars 2022 ;
  • ou qui sont couverts par un accord de branche ou un accord d'entreprise qui identifie les salariés qui, en raison de la nature de leurs tâches, ont contribué directement à la continuité de l'activité économique et au maintien de la cohésion sociale et dont l'activité s'est exercée, en 2020 ou en 2021, uniquement ou majoritairement sur site pendant les périodes d'état d'urgence sanitaire ; lorsque cet accord vise à valoriser les métiers des salariés identifiés ou prévoit l'engagement des parties à ouvrir des négociations sur la valorisation des métiers des salariés identifiés dans un délai de 2 mois à compter de la signature de l'accord et porte sur au moins 2 des 5 thèmes suivants :
  • ○ la rémunération et les classifications, notamment au regard de l'objectif d'égalité professionnelle entre les hommes et les femmes ;
  • ○ la nature du contrat de travail ;
  • ○ la santé et la sécurité au travail ;
  • ○ la durée du travail et l'articulation entre la vie professionnelle et la vie personnelle et familiale ;
  • ○ la formation et l'évolution professionnelles ;
  • ou qui ont engagé une négociation d'entreprise sur l'accord de branche ou d'entreprise qui identifie les salariés qui, en raison de la nature de leurs tâches, ont contribué directement à la continuité de l'activité économique et au maintien de la cohésion sociale et dont l'activité s'est exercée, en 2020 ou en 2021, uniquement ou majoritairement sur site pendant les périodes d'état d'urgence sanitaire, ou dont l'activité principale relève d'une branche ayant engagé de telles négociations.

Dans cette dernière hypothèse, les organisations professionnelles d'employeurs qui participent aux négociations de branche doivent informer, par tout moyen, les entreprises qui relèvent de cette branche de l'engagement des négociations.

Enfin, retenez que le plafond d'exonération est également porté à 2 000 €, sans condition tenant à la mise en place d'un accord d'intéressement ou de valorisation, pour les employeurs de moins de 50 salariés, ainsi que pour les associations et les fondations d'utilité publique, d'intérêt général, cultuelles ou de bienfaisance autorisées à recevoir des dons ouvrant droit à une réduction d'impôt sur le revenu.


Prime « Macron » : des exonérations sous conditions

Les exonérations fiscales et sociales s'appliquent aux primes qui respectent les conditions suivantes :

  • elles bénéficient aux salariés liés à l'entreprise par un contrat de travail, aux intérimaires mis à disposition de l'entreprise utilisatrice (ou aux agents publics relevant de l'établissement public) :
  • ○ à la date du versement de la prime exceptionnelle ;
  • ○ ou à la date de dépôt de l'accord d'entreprise ou de groupe auprès de l'autorité compétente ;
  • ○ ou à la date de la signature de la décision unilatérale de l'employeur ;
  • son montant peut être modulé selon les bénéficiaires, en fonction :
  • ○ de la rémunération ;
  • ○ du niveau de classification ;
  • ○ de la durée de présence effective pendant l'année écoulée ou de la durée de travail prévue par le contrat de travail au titre de la période pendant laquelle ils sont présents dans l'entreprise ; à ce titre, les congés de maternité, de paternité, d'adoption et d'éducation des enfants sont assimilés à des périodes de présence effective ;
  • elle est versée entre le 1er juin 2021 et le 31 mars 2022 ;
  • elle ne peut se substituer à aucun des éléments de rémunération versés par l'employeur ou devenus obligatoires en vertu de règles légales, contractuelles ou d'usage ;
  • elle ne peut se substituer à des augmentations de rémunération ou à des primes prévues par un accord salarial, par le contrat de travail ou par les usages en vigueur dans l'entreprise (ou dans l'établissement public).


Prime « Macron » : les cas particuliers

  • Concernant les travailleurs handicapés

Les travailleurs handicapés qui bénéficient d'un contrat de soutien et d'aide par le travail peuvent bénéficier de la prime exceptionnelle de pouvoir d'achat, si l'employeur décide de la mettre en place.

Cette prime est exonérée d'IR, de cotisations et contributions sociales d'origine légale ou conventionnelle et de participations construction, de taxe d'apprentissage et de contributions formation, dans la limite de 1 000 €, sous réserve du respect des conditions suivantes :

  • son montant peut être modulé selon les bénéficiaires, en fonction :
  • ○ de la rémunération ;
  • ○ du niveau de classification ;
  • ○ de la durée de présence effective pendant l'année écoulée ou de la durée de travail prévue par le contrat de travail au titre de la période pendant laquelle ils sont présents dans l'entreprise ; à ce titre, les congés maternité, paternité, adoption et éducation des enfants sont assimilés à des périodes de présence effective ;
  • elle est versée entre le 1er juin 2021 et le 31 mars 2022 ;
  • elle ne peut se substituer à aucun des éléments de rémunération versés par l'employeur ou qui deviennent obligatoires en vertu de règles légales, contractuelles ou d'usage ;
  • elle ne peut se substituer à des augmentations de rémunération ou à des primes prévues par un accord salarial, par le contrat de travail ou par les usages en vigueur dans l'entreprise (ou dans l'établissement public) ;
  • elle bénéficie à l'ensemble des travailleurs handicapés liés par un contrat de soutien et d'aide par le travail à un établissement ou service d'aide par le travail à la date de versement.
  • Concernant les entreprises de travail temporaire

L'entreprise utilisatrice qui attribue la prime exceptionnelle à ses salariés doit en informer l'entreprise de travail temporaire dont relève le salarié mis à disposition.

Dès lors, l'entreprise de travail temporaire doit verser la prime au salarié mis à disposition selon les conditions et modalités fixées par l'accord ou la décision de mise en place de cette prime de l'entreprise utilisatrice.

Notez que sous réserve du respect de toutes les conditions requises, cette prime pourra être exonérée d'IR, de cotisations et contributions sociales d'origine légale ou conventionnelle et de participations construction, de taxe d'apprentissage et de contributions formation, dans la limite de 1 000 €.

Source : Loi de finances rectificative pour 2021 du 19 juillet 2021, n°2021-953 (article 4)

Une nouvelle prime exceptionnelle de pouvoir d'achat pour 2021-2022 © Copyright WebLex - 2021

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20/07/2021

Agression d'un salarié : menace non prise au sérieux = employeur fautif ?

Bien qu'il ait signalé à son employeur le risque d'agression auquel il était exposé dans l'entreprise, l'employeur n'a rien fait : pour le salarié, l'employeur a commis une faute inexcusable… Et pour le juge ?


Précisions sur la notion de faute inexcusable de l'employeur…

Un salarié, victime d'une violente agression sur son lieu de travail, demande à voir reconnue la faute inexcusable de son employeur. Voici pourquoi : peu avant l'accident, il a reçu une lettre anonyme malveillante le menaçant de mort. Un fait qu'il s'est empressé de signaler à son employeur, qui est toutefois resté sans réaction.

Or, le bénéfice de la faute inexcusable est de droit pour les personnes victimes d'un accident du travail, alors même qu'elles ont signalé ce risque à l'employeur avant qu'il se réalise, rappelle le salarié.

Mais, pour l'employeur, la faute inexcusable ne peut pas être ici retenue, puisque le salarié lui a seulement transmis la lettre anonyme : selon lui, il ne s'agissait pas d'une « véritable » alerte…

Mais pour le juge, la seule transmission à l'employeur de la lettre de menaces, dans un contexte de tensions internes à l'entreprise, suffit à prouver que la victime a bel et bien signalé le risque d'agression auquel elle était exposée, avant que ce risque ne se matérialise…

Par conséquent, l'employeur n'ayant pas rempli son obligation de sécurité envers le salarié, sa faute inexcusable doit être retenue.

Source : Arrêt de la Cour de Cassation, 2ème chambre civile, du 08 juillet 2021, n° 19-25550 (NP)

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19/07/2021

Coronavirus (COVID-19) : une obligation vaccinale pour certains salariés ?

Dans le cadre de la crise sanitaire et à la suite des annonces du Président de la République en date du 12 juillet 2021, il est question d'une obligation vaccinale pour certaines professions, ainsi que d'un élargissement du « pass sanitaire » à certains établissements recevant du public. Quelles sont les incidences de ces mesures sur les salariés concernés ?


Coronavirus (COVID-19) et élargissement du « pass sanitaire » : focus sur les délais accordés aux salariés

Pour mémoire, l'allocution du Président de la République en date du 12 juillet 2021 mentionne :

  • une obligation vaccinale pour les personnels soignants et non-soignants (professionnels et bénévoles) dans les établissements de santé, au contact des personnes fragiles ;
  • l'élargissement du pass sanitaire à tous les lieux de loisirs et de culture rassemblant plus de 50 personnes à compter du 21 juillet 2021, ainsi qu'aux cafés, restaurants, centres commerciaux, hôpitaux, maisons de retraite, établissements médico-sociaux, voyages en avion, train et car pour les trajets de longue distance, à partir du mois d'août 2021.

Concernant les professions visées par l'obligation vaccinale, l'ensemble des salariés concernés peuvent, de manière temporaire, présenter un test de dépistage dont le résultat est négatif (test de moins de 48 heures). Ces derniers devront cependant être impérativement vaccinés à compter du 15 septembre 2021, afin de pouvoir continuer à exercer leur activité.

Notez que pour faciliter la vaccination des salariés, ces derniers pourront bénéficier d'une autorisation d'absence afin de se faire vacciner sur leur temps de travail, sans aucune perte de rémunération.

De la même manière, les salariés des établissements recevant du public devront être en possession d'un pass sanitaire complet à partir du 30 aout 2021. Entre temps, un simple test négatif suffit.

Les salariés ne se pliant pas à ces obligations (obligation vaccinale ou pass sanitaire valide) pourront voir leur contrat suspendu par leur employeur jusqu'à ce qu'ils attestent d'un parcours vaccinal complet. Le cas échéant, la suspension du contrat de travail pourra être de 2 mois maximum.

En cas de non-respect de ces obligations, les employeurs sont invités à effectuer des entretiens préalables avec les salariés concernés afin d'échanger sur les différents moyens possibles de régulariser la situation, avant d'en arriver à la suspension du contrat de travail. Les employeurs sont, à cet égard, invités à faire preuve de pédagogie.

Pour finir, notez qu'à l'issue du délai de 2 mois, l'employeur pourra, le cas échéant, engager une procédure de licenciement pour non-respect de l'obligation de vaccination ou de non-présentation d'un pass sanitaire valide.

Source : Communiqué de presse du Ministère du Travail, du 16 juillet 2020 : Accélération de la vaccination des salariés contre la Covid-19 : Élisabeth Borne et Laurent Pietraszewski ont réuni les partenaires sociaux

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