Actu fiscale

Bandeau général
14/02/2025

Cession de titres d'une ancienne SARL transformée en SAS : quelle fiscalité ?

Avant la cession des titres, une SARL est transformée en SAS. L'acquéreur acquitte les droits d'enregistrement dus en appliquant les règles propres aux cessions d'actions. Ce que conteste l'administration qui, elle, calcule les droits dus en appliquant les règles propres aux cessions de parts sociales. Elle se retranche derrière l'inopposabilité de la transformation de la SARL en SAS. Pourquoi ?

Publicité de transformation et vente de titres = trop tôt ?

Les associés d'une SARL (société à responsabilité limitée) décident de transformer leur société en SAS (société par actions simplifiée).

Dès le lendemain, des titres de cette société sont vendus. Une fois la transaction signée, l'acquéreur fait enregistrer la cession auprès du service des impôts et acquitte les droits d'enregistrement dus.

Pour rappel, les droits d'enregistrement sont différents en fonction de la forme de la société :

  • pour les SARL, les droits sont fixés à 3 % du prix de cession diminué d'un abattement égal à 23 000 €, ramené au prorata des parts vendues ;
  • pour les SAS, les droits sont fixés, en principe, à 0,1% du prix de cession.

La société ayant été transformée en SAS juste avant la cession, l'acquéreur verse à l'administration fiscale des droits d'enregistrement fixés à 0,1 % du prix de cession.

Un calcul qu'invalide l'administration, selon qui ce sont les règles propres aux SARL et non aux SAS qui doivent s'appliquer.

Selon elle, parce que la publicité de la transformation de la société n'était pas effective au moment de la cession, elle n'était pas opposable à l'administration fiscale. Par conséquent, à ses yeux, la société, au moment de la cession, était toujours une SARL…

« Faux ! », se défend l'acquéreur : pour calculer les droits d'enregistrement, il faut se baser sur la nature juridique des titres au jour de la vente. Et, à cette date, il s'agissait bien de titres d'une SAS.

« Exact ! », tranche le juge en faveur de l'acquéreur : c'est bien à la date du fait générateur des droits d'enregistrement, c'est-à-dire à la date du transfert de propriété, qu'il faut regarder la nature des titres sociaux vendus.

Le fait qu'à la date d'enregistrement de la cession, et donc de paiement des droits, la transformation de la SARL en SAS n'ait pas encore été publiée au RCS (registre du commerce et des sociétés) n'a donc pas d'incidence…

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11/02/2025

Lutte contre le blanchiment de capitaux : du nouveau concernant la déclaration de soupçon 

Dès lors que, dans le cadre d'une activité professionnelle, une opération apparaît douteuse et peut potentiellement présenter un risque frauduleux ou illicite, une déclaration de soupçon doit être effectuée auprès des services du traitement du renseignement et d'action contre les circuits financiers clandestins (TRACFIN), selon des modalités qui viennent d'être précisées…

TRACFIN : obligation déclarative précisée

Le dispositif TRACFIN (Traitement du renseignement et action contre les circuits financiers clandestins) vise à démanteler les circuits financiers clandestins relatifs au blanchiment d'argent et au financement du terrorisme.

Le dispositif TRACFIN oblige certains professionnels à collecter et à transmettre aux services spécialisés toutes les informations relatives à des opérations financières qu'ils identifient comme douteuses via une déclaration de soupçon.

Les professionnels concernés par cette obligation de signalement relèvent de secteurs nombreux et variés : il s'agit notamment des banques et établissements de crédit, des assureurs, des intermédiaires immobiliers, mais aussi des commissaires aux comptes (CAC).

Il est précisé que cette déclaration de soupçon s'effectue, sauf dérogation accordée à certains professionnels et situations d'urgence, au moyen d'une plate-forme sécurisée et dématérialisée dénommée « ERMES ».

Depuis le 1er février 2025, l'utilisation de cette plateforme sécurisée est généralisée à l'ensemble des professionnels assujettis.

En cas d'indisponibilité de la plate-forme sécurisée ERMES ou d'une urgence particulière ne permettant pas son utilisation, la déclaration de soupçon doit être effectuée par voie postale ou par courriel, au moyen d'un formulaire dématérialisé, complété de façon dactylographiée.

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10/02/2025

TVA et microentreprise : adoption, suspension, concertation ?

Prévue par le projet de loi de finances pour 2025, la création d'un plafond unique à 25 000 € de recettes dans le cadre du régime de la franchise en base de TVA pour les microentreprises est pour le moment suspendue. Le ministre de l'Économie, des Finances et de la Souveraineté industrielle et numérique en a récemment fait l'annonce, tout en ouvrant la voie à de nouvelles évolutions dans ce domaine…

Franchise TVA : un seuil finalement maintenu, temporairement…

Actuellement, les microentreprises bénéficiant du régime de la franchise en base de TVA sont dispensées de collecter cette TVA auprès de leurs clients avec, en contrepartie, l'impossibilité de déduire la TVA qu'elles ont versée à leurs fournisseurs.

Ce régime est ouvert aux microentreprises qui ne déclarent pas plus de 37 500 € ou 85 000 € de recettes annuelles, selon leurs activités.

Dans le cadre du projet de loi de finances pour 2025, et dans la perspective d'améliorer la situation budgétaire de la France, il est prévu d'abaisser ce seuil de recettes à 25 000 € (plafond unique), à compter du 1er mars 2025, ce qui aurait pour conséquence de rendre assujetties à la TVA de plus nombreuses microentreprises, sans compter les nouvelles obligations déclaratives auxquelles elles se verraient contraintes.

Mais face aux réactions que suscite cette mesure, le ministre de l'Économie, des Finances et de la Souveraineté industrielle et numérique a, lors d'une allocution télévisuelle le 6 février 2025, annoncé que cette mesure est pour le moment suspendue, du moins temporairement.

Dans le même temps, il a, en effet, annoncé vouloir lancer une concertation avec les différentes parties prenantes dans l'objectif de trouver des solutions conciliant les contraintes budgétaires et le soutien au développement économique et à la vie entrepreneuriale et d'assurer une mise en œuvre de cette réforme dans les meilleures conditions au cours de l'année 2025.

Affaire à suivre, donc…

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06/02/2025

Relevé de frais généraux : revalorisation des seuils en 2025 !

Certaines entreprises sont tenues de fournir à l'administration fiscale, au titre de chaque exercice, un relevé des frais généraux qu'elles ont engagés au cours de l'exercice dès lors que le montant de ces frais dépasse certains montants qui, pour certains d'entre eux, viennent d'être revus à la hausse…

Relevé de frais généraux : du nouveau pour 2025

Pour rappel, les entreprises exerçant une activité industrielle ou commerciale et soumises à l'impôt sur le revenu d'après leur bénéfice réel ou à l'impôt sur les sociétés sont tenues de fournir, à l'appui de la déclaration de leurs résultats de chaque exercice, le relevé détaillé des catégories des frais généraux engagés au cours de l'exercice dès lors que ces frais excèdent, pour une ou plusieurs desdites catégories, l'un des chiffres suivants :

  • 300 000 € ou 150 000 € pour l'ensemble des rémunérations directes ou indirectes versées aux 10 ou 5 personnes les mieux rémunérées, suivant que l'effectif du personnel dépasse ou non 200 salariés, ou 50 000 € pour l'une d'entre elles prise individuellement ;
  • 15 000 € pour les frais de voyage et de déplacement exposés par ces personnes ;
  • 30 000 € pour le total, d'une part, des dépenses et charges afférentes aux véhicules et autres biens dont elles peuvent disposer en dehors des locaux professionnels et, d'autre part, des dépenses et charges de toute nature afférentes aux immeubles qui ne sont pas affectés à l'exploitation ;
  • 3 000 € pour les cadeaux de toute nature, à l'exception des objets spécialement conçus pour la publicité et dont la valeur unitaire ne dépasse pas 73 €, toutes taxes comprises, par bénéficiaire ;
  • 6 100 € pour les frais de réception, y compris les frais de restaurant et de spectacles.

À compter du 2 février 2025, les seuils applicables à la 1re catégorie de frais généraux sont revalorisés, passant à 540 000 € (contre 300 000 € jusqu'à cette date) et 270 000 € (contre 150 000 € jusqu'à cette date) pour l'ensemble des rémunérations directes ou indirectes versées aux 10 ou 5 personnes les mieux rémunérées, suivant que l'effectif du personnel dépasse ou non 200 salariés, ou 50 000 € pour l'une d'entre elles prise individuellement.

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05/02/2025

Aides à finalité régionale pour l'investissement : des plafonds réhaussés !

Dans le cadre de la politique d'investissement de l'Union européenne pour les « Technologies stratégiques pour l'Europe », le Gouvernement a mis à jour à la hausse les plafonds de cumul d'aides à finalité régionale. Faisons le point.

Des technologies ciblées par l'Union européenne

Parce que l'Union européenne (UE) a engagé une politique de soutien à l'investissement dans les technologies numériques et de rupture, des technologies propres et des biotechnologies, les plafonds de cumul d'aides à finalité régionale ont été revus à la hausse lorsqu'ils relèvent des « Technologies stratégiques pour l'Europe » (STEP).

Concrètement, lorsque les investissements concernent les technologies ciblées, les plafonds de cumul d'aides à finalité régionale pour les investissements éligibles des entreprises de moins de 50 M € sont augmentés de 10 points pour Mayotte, la Guyane, Saint-Martin, la Guadeloupe, La Réunion et la Martinique.

Pour les autres territoires, listés ici, les plafonds ont été augmentés de 5 points.

Attention, il existe des différences de plafonds entre les territoires et la taille de l'entreprise, disponibles ici.

Notez que, pour les grands projets d'investissement éligibles des entreprises de plus de 50 M €, les modalités de calcul pour déterminer le montant maximal de l'aide ont été modifiées.

Enfin, les seuils de notification des aides à finalité régionale en fonction des intensités d'aide des zones, disponibles ici, ont également été mis à jour.

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05/02/2025

Chirurgie esthétique : une piqûre de rappel… et de TVA ?

Si les prestations de soins à la personne réalisées par un médecin bénéficient d'une exonération de TVA, qu'en est-il des actes de chirurgie esthétique, notamment lorsqu'ils ne sont pas pris en charge par l'assurance maladie ? Réponse du juge…

Opérations de chirurgie esthétique : exonérées de TVA ?

Les prestations de soins à la personne sont légalement exonérées de TVA, dès lors qu'elles sont réalisées par les membres des professions médicales et paramédicales réglementées.

En matière de chirurgie esthétique, toutefois, seuls les actes à finalité thérapeutique remboursés totalement ou partiellement par l'assurance maladie, c'est-à-dire ceux destinés à prodiguer des soins aux patients, peuvent bénéficier de cette exonération.

Par exception, l'administration fiscale admet que l'exonération de TVA s'applique aussi aux actes de médecine et de chirurgie esthétique non pris en charge par l'assurance maladie, à condition que leur intérêt diagnostique ou thérapeutique ait été reconnu dans les avis rendus par l'autorité sanitaire compétente saisie dans le cadre de la procédure d'inscription aux nomenclatures des actes professionnels non pris en charge par l'assurance maladie.

C'est cette exception qui va opposer une clinique à l'administration fiscale dans une affaire récente.

Dans cette affaire, une société qui exploite une clinique médico-chirurgicale facture des opérations de chirurgie esthétique sans appliquer de TVA.

« À tort ! », selon l'administration fiscale qui constate que ces opérations n'avaient pas donné lieu à une prise en charge au titre de l'assurance maladie, et devaient donc être soumises à TVA.

Sauf que les opérations en cause ont été pratiquées dans un intérêt thérapeutique, se défend la clinique pour qui l'exonération de TVA est bel et bien applicable ici.

« Ce qui reste à prouver », maintient l'administration qui, à la lecture des factures litigieuses, relève qu'elles ne contiennent aucune précision quant à la nature de l'acte réalisé.

Par ailleurs, malgré ses demandes successives, la clinique n'a pas été en mesure de fournir des devis détaillés permettant de déterminer la finalité thérapeutique ou non des opérations en cause.

« Secret médical ! », oppose la clinique pour qui la délivrance de ces informations s'y opposait.

Ce qui ne convainc pas le juge qui donne raison à l'administration : le secret médical ne s'oppose pas ici à fournir tout élément, le cas échéant en occultant le nom des patients, justifiant la nature des opérations chirurgicales réalisées.

Faute pour la clinique d'apporter les preuves nécessaires à justifier la finalité thérapeutique des opérations en cause, l'exonération de TVA ne peut pas s'appliquer ici.

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31/01/2025

Échange d'informations entre États : les droits d'auteur dans la ligne de mire !

Les entreprises qui encaissent ou versent des droits d'auteur et d'inventeur sont tenues de déclarer ces sommes selon des modalités qui viennent d'être précisées.

Déclaration des droits d'auteur et d'inventeur : précisions utiles

Les entreprises, sociétés ou associations qui encaissent ou versent des droits d'auteur et d'inventeur sont tenues de déclarer le montant des sommes qu'elles versent à leurs membres ou leurs mandants au titre de l'année civile dès lors que les sommes versées sont supérieures à 1 200 € par an pour un même bénéficiaire.

Dans ce cadre, les maisons d'édition et les sociétés d'auteurs telles que la société des auteurs et compositeurs dramatiques (SACD) ou la société des auteurs, compositeurs et éditeurs de musique (SACEM), notamment, doivent déclarer le montant des droits d'auteur qu'elles ont versées.

Il est précisé que la déclaration doit mentionner :

  • les éléments d'identification du bénéficiaire des droits d'auteur ou d'inventeur (nom et prénom ou raison sociale, adresse complète, etc.) ;
  • la date de naissance de l'auteur ou de l'inventeur s'il s'agit d'un particulier domicilié hors de France dans un État membre de l'Union européenne ;
  • le montant des droits d'auteur versés aux écrivains et compositeurs ainsi que le montant des droits d'auteurs perçus par les auteurs d'œuvres de l'esprit, sous conditions.

Notez que le montant à déclarer est égal au montant brut, avant toute déduction au titre notamment des cotisations de sécurité sociale et des prélèvements sociaux précomptés par l'organisme déclarant, des droits d'auteur qui ont été versés au cours de l'année précédente.

La déclaration des droits d'auteur et d'inventeur peut être effectuée soit via la Déclaration Sociale Nominative (DSN), soit par le biais de la déclaration des salaires et/ou honoraires.

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30/01/2025

Taxe sur la cession à titre onéreux d'un terrain nu devenu constructible : du nouveau pour 2025 !

Afin de simplifier le calcul de la taxe sur la cession à titre onéreux d'un terrain nu devenu constructible, il est admis, à titre pratique, que les redevables utilisent, pour les cessions soumises à ces taxes et réalisées depuis l'année 2012, des coefficients d'érosion monétaire dont les montants, pour 2025, viennent d'être dévoilés…

Publication des coefficients d'érosion monétaire pour 2025

Pour rappel, la taxe sur la cession à titre onéreux d'un terrain nu devenu constructible est due, toutes conditions remplies, par toute personne qui cède un terrain nu devenu constructible et ce, quelle que soit sa qualité : particulier, personne morale (société, association, etc.).

La taxe concerne uniquement, comme son nom l'indique, les ventes de terrains nus (ou de droits relatifs à des terrains nus) qui sont devenus constructibles, du fait d'un classement opéré en ce sens par les documents d'urbanisme, à une date postérieure au 13 janvier 2010.

Pour calculer le montant de la taxe due, il convient de déterminer la base de calcul de la taxe, à laquelle il sera appliqué un taux établi par la loi.

La base de calcul correspond à la différence entre le prix de vente et le prix d'acquisition actualisé.

Le prix de vente correspond au prix tel qu'il est stipulé dans l'acte établissant la cession. Pour diminuer le montant de la taxe à payer, il est possible de retrancher du prix de vente, justificatifs à l'appui, certains frais limitativement énumérés par la loi, à savoir :

  • les frais versés à un intermédiaire ou à un mandataire ;
  • les frais liés aux certifications et diagnostics rendus obligatoires par la législation en vigueur au jour de la vente ;
  • les indemnités d'éviction versées au preneur par le propriétaire qui vend le bien loué libre d'occupation ;
  • les honoraires versés à un architecte à raison de travaux permettant d'obtenir un accord préalable à un permis de construire ;
  • les frais exposés par le vendeur d'un immeuble en vue d'obtenir d'un créancier la mainlevée de l'hypothèque grevant cet immeuble.

Quant au prix d'acquisition, il faut également retenir celui mentionné dans les actes (acte d'achat ou déclaration de donation). À défaut de prix d'acquisition clairement établi par les actes, il sera tenu compte, pour la détermination de la base de calcul, de la valeur vénale réelle à la date d'entrée du terrain dans le patrimoine du vendeur.

Pour le calcul de la taxe, le prix d'acquisition doit être actualisé en fonction du dernier indice des prix à la consommation (IPC), hors tabac. Plus simplement, pour déterminer le prix d'acquisition à retenir pour le calcul de l'assiette, il convient d'appliquer la formule suivante :

Prix d'acquisition actualisé = prix d'acquisition x (dernier IPC publié au jour de la vente / dernier IPC publié au jour de l'acquisition).

Une fois la base de calcul connue, il convient de lui appliquer un taux pour calculer le montant de la taxe due. Le taux est fixé à 5 % lorsque le rapport entre le prix de cession et le prix d'acquisition est supérieur à 10, mais inférieur à 30. Au-delà de cette limite, la part de plus-value restante sera taxée au taux de 10 %.

Pour simplifier le calcul du prix d'acquisition actualisé, l'administration admet l'utilisation de coefficients d'érosion monétaire pour les ventes intervenues depuis 2012.

Les coefficients d'érosion monétaire, applicables pour les ventes intervenant en 2025, viennent d'être actualisés et sont disponibles ici.

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29/01/2025

Activité économique à venir : déduction de TVA immédiate ?

Un couple achète une villa et y réalise d'importants travaux pendant plusieurs années en vue d'exploiter un complexe parahôtelier. Une fois les travaux terminés, il demande le remboursement de la TVA acquittée pour la réalisation des travaux réalisés dans la villa affectée à sa future activité. Seulement si cette activité existe, conteste l'administration fiscale qui refuse de rembourser le couple…

Activité économique future : conditions de déduction de la TVA

Pour la plupart des entreprises exerçant une activité soumise à la TVA, la question de la déduction de la TVA ne pose pas en soi de difficultés : elle est déductible dès lors que le chiffre d'affaires de l'entreprise est lui-même soumis à la TVA.

En revanche, la question du droit à déduction devient problématique à partir du moment où une entreprise décide, par exemple, d'acheter un bien qu'elle n'affectera pas immédiatement à une activité soumise à TVA.

Si, par principe, une entreprise peut déduire la TVA qu'elle a acquittée alors qu'elle n'a pas encore commencé son activité économique, encore faut-il qu'elle ait eu l'intention d'en avoir une. C'est cette précision qui va confronter un couple à l'administration fiscale dans une affaire récente.

Dans cette affaire, un couple achète une villa en 2009 et y réalise d'importants travaux au cours des 3 années suivantes en vue d'exploiter une activité de parahôtellerie.

En décembre 2014, le couple demande à l'administration fiscale le remboursement de la TVA qu'il a acquittée au titre des travaux réalisés sur le bien immobilier.

Ce que lui refuse l'administration fiscale, qui rappelle que la TVA n'est déductible que sur les dépenses effectuées dans le cadre d'une activité économique. Or, ici, il n'y a pas eu d'activité économique…

Le couple se défend en expliquant que, certes, il n'y a pas eu d'activité économique, mais il y avait l'intention d'en avoir une.

Il rappelle que le droit à déduction de la TVA nait avant la réalisation d'activités économiques et est conservé si l'activité économique n'a pas encore eu lieu pour des circonstances indépendantes de la volonté de l'entreprise. Ce que le couple considère être le cas ici, puisque le lancement de son activité nécessitait des travaux de grande ampleur et la réalisation de prestations haut de gamme.

Sauf que l'exercice du droit à déduction de la TVA acquittée avant le début de la réalisation habituelle d'une activité économique doit être apprécié en fonction d'éléments objectifs permettant de s'assurer de l'affectation du bien à une activité économique, maintient l'administration.

Or, ici, le couple n'apporte aucun élément objectif en ce sens, constate l'administration fiscale : l'ampleur des travaux, la réalisation de prestations haut de gamme, un mail évoquant une potentielle future rencontre avec un prestataire de travaux pour des locations estivales sont insuffisants pour être qualifiés d'éléments objectifs, tout comme l'inscription au registre du commerce et des sociétés de cette activité une année après la réalisation des travaux.

Ce que confirme le juge qui donne raison à l'administration : faute d'éléments objectifs permettant de considérer que la villa était dès son achat destinée à être affectée à une activité économique, le remboursement du crédit de TVA est refusé ici.

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28/01/2025

Taxe intérieure de consommation sur le gazole : du nouveau concernant la demande de remboursement

Les entreprises qui exercent une activité de manutention portuaire, d'extraction de minéraux industriels et d'aménagement et d'entretien des pistes et routes dans les massifs montagneux peuvent, sur demande, obtenir le remboursement d'une fraction de la taxe intérieure de consommation sur le gazole qu'elles ont payée selon des modalités qui viennent d'être précisées…

Remboursement de la taxe intérieure sur le gazole consommé : mode d'emploi

Certaines entreprises peuvent, sur demande, obtenir le remboursement d'une fraction de la taxe intérieure de consommation sur le gazole qu'elles ont payée.

Sont notamment concernées les entreprises qui consomment du gazole pour les besoins de la manutention portuaire, de l'extraction de minéraux industriels et de l'aménagement et de l'entretien des pistes et routes dans les massifs montagneux.

Des précisions viennent d'être apportées concernant les modalités de remboursement partiel de l'accise sur les énergies au profit de ces entreprises.

Ces entreprises doivent joindre à leur demande de remboursement partiel de l'accise les pièces suivantes :

  • un relevé d'identité bancaire ;
  • pour les activités de manutention portuaire :
    • une copie de la convention de la délégation de service public signée entre l'autorité publique et l'entreprise de manutention portuaire ou, à défaut, tout autre document permettant de justifier de l'exercice de l'activité éligible au tarif réduit d'accise lorsque la demande de remboursement est déposée par l'entreprise de manutention portuaire ;
    • une copie du contrat signé entre l'autorité en charge de la gestion du port ou l'entreprise de manutention portuaire et l'entreprise réalisant les travaux de terrassement pour les besoins de la manutention portuaire lorsque la demande de remboursement est déposée par une entreprise différente de celle assurant l'activité de manutention portuaire.
  • pour les activités d'aménagement et d'entretien des pistes et routes dans les massifs montagneux : une attestation, dont le modèle est fixé par l'administration, indiquant que le véhicule, matériel ou engin est équipé d'un matériel spécifique destiné à la lutte contre le verglas ou la neige et attestant de l'usage de ce véhicule, matériel ou engin pour les besoins du déneigement des voies ouvertes à la circulation publique.
  • pour les activités d'extraction de minéraux industriels :
    • une copie de l'autorisation administrative d'exploitation lorsque la demande de remboursement est déposée par l'entreprise en charge de l'exploitation minière ;
    • une copie du contrat de sous-traitance lorsque tout ou partie des travaux sont confiés à un opérateur différent de l'entreprise en charge de l'exploitation minière ou tout document signé par les parties mentionnant la réalisation de ces travaux lorsque la demande de remboursement est déposée par l'entreprise sous-traitante.

Ces entreprises doivent également tenir à la disposition du service des douanes les pièces justificatives originales suivantes :

  • les factures d'acquisition du gazole mentionnant le lieu de livraison du carburant (code postal ou numéro de département), la nature du carburant et le volume acheté ;
  • un document de suivi des volumes de gazole consommés par engin ou matériel identifié par un numéro d'immatriculation ou, à défaut d'immatriculation, un numéro de série qui comporte :
    • les volumes de gazole totaux consommés au cours de l'année civile au titre de laquelle la demande de remboursement est déposée ;
    • les volumes de gazole consommés pour les besoins de l'activité de manutention portuaire ;
    • les relevés de sortie de cuve détenue par le consommateur de gazole ;
    • les relevés de chronotachygraphe ou d'horomètre de l'engin et du matériel ;
    • le certificat d'immatriculation des matériels ou engins ou, à défaut d'immatriculation, tout document mentionnant le numéro de série et la marque constructeur ;
    • tout document justifiant la propriété de l'engin ou du matériel ou, si l'opérateur n'est pas propriétaire de l'engin ou du matériel, le contrat de crédit-bail ou de location ;
    • le contrat de sous-location établi avec le locataire lorsque l'engin ou le matériel fait l'objet d'une sous-location ;
    • tout document justifiant de la fin de détention du véhicule, du matériel et de l'engin.

Ces pièces justificatives doivent être conservées par véhicule, matériel et engin jusqu'au 31 décembre de la troisième année qui suit le dépôt de la demande de remboursement.

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24/01/2025

Fiscalité des associations : votre activité est-elle lucrative ?

Si les associations ne sont, par principe, pas soumises aux impôts commerciaux, cette situation connait une exception : les associations ne sauraient ainsi échapper à l'impôt dès lors qu'elles exercent une activité lucrative. Mais que faut-il entendre par « activité lucrative » ? Réponse du juge…

Associations soumises à l'IS : une question de lucrativité

La plupart du temps, les associations sont des organismes à but non lucratif, ce qui leur permet d'échapper aux impôts commerciaux : impôt sur les sociétés (IS), TVA et contribution économique territoriale (CET).

Il peut arriver qu'en raison de leur activité, les associations s'apparentent à de véritables entreprises.

On parle alors d'associations fiscalisées.

La fiscalisation ou non d'une association ne dépend pas de la forme du groupement créé. Ce n'est pas l'appellation « association » qui permet d'échapper aux impôts commerciaux, mais bel et bien son activité.

Si les associations à but non lucratif échappent en principe aux impôts commerciaux, pour autant c'est à condition de remplir les critères de non-lucrativité. Des critères qui viennent d'être rappelés par le juge dans une affaire récente.

Dans cette affaire, une association qui a pour objet le développement de la connaissance de la psychanalyse fait l'objet d'un contrôle fiscal au cours duquel l'administration constate qu'elle exerce une activité lucrative, par principe soumise à l'impôt sur les sociétés (IS).

Elle reconstitue donc les résultats imposables de l'association et lui réclame le paiement de l'IS correspondant.

Ce que refuse la présidente de l'association, qui estime que son association exerce une mission d'intérêt général et non pas une activité commerciale, de sorte qu'elle ne doit pas être soumise à l'IS.

« À tort ! », selon l'administration fiscale, qui rappelle que les associations ne sont pas passibles de l'IS ou en sont exonérées pour les opérations à raison desquelles elles sont exonérées de TVA uniquement si :

  • leur gestion présente un caractère désintéressé ;
  • les services qu'elles rendent n'entrent pas en concurrence dans la même zone géographique d'attraction avec ceux proposés au même public par des entreprises commerciales exerçant une activité identique.

Elle ajoute que, dans l'hypothèse où l'association intervient dans un domaine d'activité et dans un secteur géographique où interviennent également des entreprises commerciales, les associations restent non passibles de l'IS ou en sont exonérées pour les opérations à raison desquelles elles sont exonérées de TVA si elles exercent leur activité dans des conditions différentes de celles des entreprises commerciales :

  • soit en répondant à certains besoins insuffisamment satisfaits par le marché ;
  • soit en s'adressant à un public qui ne peut normalement accéder aux services offerts par les entreprises commerciales, notamment en pratiquant des prix inférieurs à ceux du secteur concurrentiel et à tout le moins des tarifs modulés en fonction de la situation des bénéficiaires, sous réserve de ne pas recourir à des méthodes commerciales excédant les besoins de l'information du public sur les services qu'elle offre.

Des conditions qui ne sont pas remplies ici, estime l'administration fiscale qui constate que :

  • concernant la gestion désintéressée : l'association, qui n'embauche aucun autre psychanalyste que sa présidente ni aucun salarié, a supporté des dépenses personnelles de sa présidente qui gère et administre l'association, de sorte que la présidente doit être regardée comme ayant un intérêt direct dans les résultats de l'exploitation, ce qui exclut toute gestion désintéressée ;
  • concernant l'exercice d'une activité qui entre en concurrence avec des entreprises commerciales : la présentation de l'association figure sur le site internet des pages jaunes non pas dans la liste des associations de la commune, où se trouve son siège social et où elle exerce son activité, mais est référencée dans la liste des psychanalystes, dans la même rubrique des pages jaunes que les 3 autres psychanalystes installés dans la même commune, de sorte que les services qu'elle propose, en l'absence de preuve contraire apportée par la présidente, entre en concurrence dans la même zone géographique d'attraction avec ceux proposés au même public par des entreprises commerciales exerçant une activité identique ;
  • concernant les conditions d'exercice des activités de l'association : la présidente n'apporte aucune preuve que l'association exerce son activité dans des conditions différentes de celles des 3 autres psychanalystes installés dans la commune ; par ailleurs, elle pratique des tarifs équivalents à ces concurrents, et ses méthodes commerciales, conformes aux règles déontologiques de la profession, ne différent pas de celles de ces autres psychanalystes.

Autant d'indices qui confirment l'existence d'une activité lucrative soumise à l'IS, tranche le juge qui donne raison à l'administration. Le redressement fiscal est donc bel et bien validé ici !

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23/01/2025

Rescrit fiscal : c'est parti pour la dématérialisation ?

Vous vous demandez si votre entreprise répond à toutes les conditions pour bénéficier d'une réduction d'impôt sur les bénéfices ou vous craignez les conséquences d'une décision qui serait erronée, notamment en cas de contrôle fiscal. Il existe un moyen de vous rassurer : le rescrit fiscal qui, depuis peu, peut être sollicité par voie dématérialisée. Explications…

Rescrit fiscal : c'est parti pour la dématérialisation !

Pour rappel, le rescrit fiscal est une réponse donnée par écrit par le service des impôts des entreprises à une question posée par une entreprise. En clair, vous interrogez l'administration fiscale sur une problématique que rencontre votre entreprise au regard d'un impôt ou d'une taxe, à charge pour l'administration de vous apporter une réponse.

Cela n'aura échappé à personne : les règles fiscales, notamment celles applicables à l'entreprise, sont d'une rare complexité ! Il peut donc être intéressant, pour vous, de solliciter l'avis de l'administration fiscale sur la situation de l'entreprise, quels que soient les impôts ou les taxes dont elle est redevable : vous pourrez ainsi être rassuré quant à une application correcte de la règlementation fiscale par votre entreprise ou pour votre activité professionnelle.

L'intérêt du rescrit fiscal réside dans le fait que la réponse de l'administration fiscale l'engage : concrètement, une fois qu'elle a apporté une réponse à votre question (on dit qu'elle a pris formellement position sur la situation que vous lui avez exposée), elle ne pourra pas procéder à l'avenir à une rectification fiscale qu'elle fonderait sur une appréciation différente.

En clair, vous ne risquez pas de redressement fiscal à l'avenir, pour autant que toutes les conditions d'application du rescrit fiscal soient respectées. Jusqu'alors, un rescrit devait être sollicité auprès de l'administration fiscale, sur papier libre.

Depuis le 16 janvier 2025, les professionnels ont la possibilité de solliciter un rescrit fiscal de manière dématérialisée.

Pour effectuer cette demande, vous devez vous rendre dans « Votre espace professionnel », puis sur « Messagerie ». Recherchez l'onglet « Écrire », puis accédez à la rubrique « Autres demandes ». Cliquez ensuite sur « Dépôt d'une demande de rescrit » et choisissez « Demande de rescrit ». Vous aurez alors accès au formulaire permettant de déposer votre demande.

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