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25/10/2023

Le plan de sobriété énergétique célèbre son premier anniversaire

En octobre 2022, pour faire face à un hiver qui s'annonçait compliqué sur le plan des dépenses énergétiques, le Gouvernement avait annoncé un plan de sobriété proposant aux entreprises volontaires plusieurs solutions pour réduire leur consommation d'énergie. Après un an, l'heure du bilan est venue…

Plan de sobriété énergétique : une réussite !

Annoncé en octobre 2022, le plan de sobriété énergétique proposait aux entreprises, sur la base du volontariat, de réduire leur consommation d'énergie en suivant plusieurs recommandations liées notamment :

  • au chauffage des bâtiments ;
  • à l'éclairage ;
  • à l'utilisation d'eau chaude.

Après un Acte 2 du plan annoncé au printemps 2023 et tourné vers la période estivale, notamment avec des mesures liées à l'utilisation des climatisations, le ministère de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires dresse le bilan de cette première année et continue à partager ses intentions pour le futur de la sobriété énergétique.

Il note, dans un premier temps, les effets bénéfiques et remarquables découlant de l'application du plan, puisque la France aurait réduit de près de 12 % sa consommation de gaz et d'électricité sur l'année.

Pour poursuivre sur cette lancée, le ministère propose de travailler sur 5 axes concernant tant les professionnels, que les collectivités publiques et les particuliers :

  • poursuivre la mobilisation des grandes entreprises ;
  • promouvoir l'utilisation de thermostats réglables par les particuliers ;
  • améliorer la réglementation sur la pollution lumineuse ;
  • promouvoir les mobilités propres en entreprise ;
  • mobiliser les fournisseurs d'énergie, afin qu'ils proposent des offres permettant de valoriser les économies d'énergie.

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24/10/2023

Données de santé : un accès pour tous ?

La Commission nationale de l'informatique et des libertés (CNIL) est l'autorité administrative chargée, pour la France, de la bonne application des règles en matière de protection des données personnelles. À cet effet, elle met à disposition des professionnels, des outils pour faciliter leur conformité… notamment en ce qui concerne les données de santé…

SNDS : deux nouvelles méthodologies pour y avoir accès

Le système national des données de santé (SNDS, anciennement ESND) est une base de données dans laquelle figure un échantillon de données médicales prélevées auprès de 2 % des bénéficiaires de l'assurance maladie. Il recoupe des données provenant :

  • de l'Assurance maladie ;
  • des hôpitaux ;
  • du Centre d'épidémiologie sur les causes médicales de décès (CépiDC) ;
  • des Maisons départementales pour les personnes handicapées (MDPH) ;
  • des organismes d'Assurance maladie complémentaire.

Tout organisme, public ou privé, peut accéder à ces données, à condition toutefois d'avoir obtenu l'accord de la Commission nationale de l'informatique et des libertés (CNIL).

À cet effet, la CNIL publie régulièrement des référentiels permettant aux professionnels d'optimiser leurs demandes d'accès et de garantir la conformité des traitements de données ainsi obtenus.

Ce sont donc deux nouvelles méthodologies, à destination des organismes publics d'une part et privés, hors assureurs, d'autre part qui sont publiées par la Commission.

Ces méthodologies rappellent les conditions et démarches nécessaires pour accéder aux données du SNDS et abordent également les obligations des responsables de traitement vis-à-vis des données auxquelles ils pourront accéder.

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24/10/2023

Immatriculation de véhicules en provenance d'un pays de l'Union européenne : du nouveau !

2 nouveaux téléservices ont été mis en ligne par le Gouvernement afin de réaliser l'immatriculation des véhicules en provenance d'un autre État membre de l'Union européenne. La liste des pièces à fournir a donc été mise à jour. Explications.

Quitus fiscal et demande d'immatriculation : du nouveau pour les véhicules « européens »

Le Gouvernement vient de mettre en place de nouveaux téléservices visant à la réalisation des démarches d'immatriculation des véhicules en provenance d'un autre État membre de l'Union européenne.

2 téléservices ont ainsi été mis en ligne :

  • le 1er permet d'effectuer le paiement de la taxe sur la valeur ajoutée (TVA) lorsqu'elle est due, de demander le quitus fiscal et l'immatriculation du véhicule ;
  • le 2d permet de demander la délivrance du quitus fiscal sans demande d'immatriculation.

Pour mémoire, le quitus fiscal est un document attestant qu'un véhicule acheté dans un autre pays membre de l'Union européenne est conforme au regard de la réglementation sur la TVA. Délivré par l'administration fiscale, il est indispensable pour obtenir le certificat d'immatriculation.

Du fait du lancement de ces téléservices, le contenu des dossiers de demande d'immatriculation est modifié.

Ainsi, pour la demande conjointe de certificat d'immatriculation et de quitus fiscal, il faudra fournir dans tous les cas :

  • le certificat d'immatriculation étranger ;
  • un justificatif de vente ;
  • la demande de certificat d'immatriculation ;
  • le justificatif d'identité du titulaire et des cotitulaires ;
  • le justificatif d'adresse du titulaire ;
  • un justificatif de conformité;
  • un justificatif de visite ou contrôle technique;
  • le justificatif de l'usage du véhicule, le cas échéant.

Pour une demande de quitus fiscal seul, les documents à fournir dans tous les cas sont les suivants :

  • le certificat d'immatriculation étranger ;
  • un justificatif de vente ;
  • un justificatif de conformité ;
  • un justificatif de visite ou contrôle technique ;
  • le justificatif de l'usage du véhicule.

La liste complète des pièces à fournir est à retrouver ici.

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23/10/2023

Usages professionnels des armaturiers : lorsqu'une entreprise connaît (trop) bien le milieu…

Une entreprise fait appel à une société d'armatures. Malheureusement, le contrat est résilié. L'entreprise réclame alors le remboursement de l'argent versé, ce que la société accepte… en gardant toutefois 80 % de la somme ! Cela correspondrait aux usages professionnels du milieu. Un milieu dont elle ne fait pas partie, conteste l'entreprise, qui réclame son argent… Qu'en pense le juge ?

Usages d'une profession = pour les professionnels rien que pour les professionnels ?

Une entreprise fait appel à une société d'armatures pour lui fournir et lui poser une structure destinée à supporter une plateforme logistique. Le devis est accepté, le contrat signé et l'argent versé.

Cependant, la société d'armatures établit un 2nd devis, prévoyant des quantités et un prix différents, refusé par l'entreprise. Parce qu'elle estime que les conditions du contrat ont été modifiées par la seule volonté de la société d'armatures, l'entreprise demande la résiliation de la convention et le remboursement des sommes versées.

« Très bien », acquiesce la société d'armatures, qui rend l'argent… enfin 20 % seulement, à la grande surprise de la société.

« Chez nous, c'est comme ça ! », explique la société d'armatures : d'après les usages professionnels des armaturiers, la situation dans laquelle se trouve les 2 partenaires se résout par une indemnité représentant 80 % du prix, au bénéfice de la société d'armatures.

Pour rappel, certaines professions ou certains secteurs appliquent des règles particulières, propres à leur milieu. On parle alors « d'usages » d'une profession, ces derniers ayant vocation à s'appliquer entre ses membres.

Ce qui, justement, n'est pas le cas ici selon l'entreprise, puisque cette dernière ne fait pas partie de la profession des armaturiers. Il n'est donc pas possible de lui appliquer ses usages et encore moins cette règle d'indemnité de 80 % !

« C'est tout comme ! », réplique la société qui indique que son ancienne cliente, si elle n'est peut-être pas du milieu, a malgré tout un certain nombre de compétences en la matière ! Et cela apparaît clairement sur le contrat où l'entreprise s'est réservé un certain nombre de travaux, notamment le traçage des axes, le repiquage éventuel du béton, le redressage des armatures après un éventuel repiquage, etc.

De plus, et surtout, le contrat stipulait bien que la relation d'affaires serait soumise aux usages professionnels des armaturiers, information rappelée dans les factures. La convention indiquait également comment trouver le document fixant ces usages, déposés au Tribunal de commerce de Paris, qui sont donc applicables.

« Vrai ! », tranche le juge en faveur de la société d'armatures. Certes, les usages professionnels ont vocation à s'appliquer aux personnes faisant partie de la profession concernée, mais ils peuvent s'appliquer à des personnes extérieures, sous réserve de leur accord.

Ici, l'entreprise a bien été informée de l'application des usages des armaturiers. De plus, étant de taille importante et possédant des compétences dans ce milieu, elle était tout à fait capable de récupérer les documents lui permettant de prendre connaissance de ces usages.

Leur application est donc tout à fait valable… de même que l'indemnité !

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23/10/2023

Label HPE rénovation : de nouvelles conditions pour les demandes faites en 2024

Mis en place en 2009, le label haute performance énergétique rénovation (HPE rénovation) fixe des exigences minimales de performance afin d'aboutir à des rénovations énergétiques de qualité. Le Gouvernement vient d'apporter quelques précisions à ce sujet…

De nouvelles règles d'obtention du label HPE rénovation

Créé en 2009, le label « haute performance énergétique rénovation » (HPE rénovation) permet de reconnaître la qualité des professionnels respectant certains critères dans leurs opérations de rénovation.

Il vise les maîtres d'ouvrage réalisant des opérations de rénovation performante sur le plan énergétique.

Début octobre 2023, le contenu et les conditions d'attributions de ce label ont été revus par le Gouvernement et s'appliqueront aux demandes de labellisation qui interviendront à compter du 1er janvier 2024. Ces nouveautés sont consultables ici.

Les demandes de labellisation déposées avant le 31 décembre 2023 restent, quant à elles, soumises aux règles actuelles.

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23/10/2023

Bail rural : une résiliation toujours possible ?

Un propriétaire peut demander la résiliation d'un bail rural en cas de cession illicite du bail par le locataire ou de défaut d'exploitation effective par le locataire, sous réserve dans ce dernier cas, de justifier d'un préjudice. Étude de cas…

Résiliation d'un bail rural : cas vécu d'un locataire qui prend sa retraite…

Le locataire de parcelles agricoles décide de les mettre à disposition de l'exploitation agricole à responsabilité limitée (EARL) dont il est associé.

En raison de différends entre le locataire et la propriétaire, un juge est saisi du litige, au cours duquel la propriétaire en profite pour demander la résiliation du bail : il y aurait, selon elle, une cession illicite du bail à un tiers.

Selon elle, en effet, la loi permet de demander la résiliation du bail en cas de cession illicite par le locataire, qui est caractérisée ici par l'arrêt de l'exploitation effective et permanente des parcelles, le locataire étant à la retraite !

« Une résiliation impossible ! », conteste le locataire, pour qui la propriétaire ne justifie d'aucun préjudice.

Qu'en pense le juge ?

Il rappelle :

  • d'abord, que, par principe, toute cession de bail est interdite, sauf si elle est consentie, avec l'agrément du propriétaire, au profit du conjoint ou du partenaire d'un pacte civil de solidarité du locataire participant à l'exploitation ou aux descendants du locataire ;
  • ensuite, que le locataire associé d'une société à objet principalement agricole qui met à la disposition de celle-ci tout ou partie des biens loués doit, à peine de résiliation, continuer à se consacrer à l'exploitation du bien loué mis à disposition, en participant sur les lieux aux travaux de façon effective et permanente, selon les usages de la région et en fonction de l'importance de l'exploitation ;
  • enfin, que le propriétaire peut demander la résiliation du bail s'il justifie soit :
    • d'une cession illicite ;
    • d'un défaut d'exploitation effective par le locataire, mais seulement si cela est de nature à lui porter préjudice.

Pour en revenir au cas qui lui est soumis, le juge précise que le locataire qui, après avoir mis le bien loué à la disposition d'une société, ne participe plus aux travaux de façon effective et permanente selon les usages de la région et en fonction de l'importance de l'exploitation, abandonne la jouissance du bien loué à cette société et procède à une cession illicite du droit au bail.

Dans ce cas, la propriétaire n'a pas à prouver qu'elle a subi un quelconque préjudice et la demande de résiliation doit donc être accueillie !

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20/10/2023

Industriels : perturbateurs endocriniens = consommateurs informés !

Pour rappel, la loi dite « AGEC » impose, notamment aux industriels, d'informer les consommateurs sur la présence de perturbateurs endocriniens dans les produits. Les modalités d'application de cette obligation viennent d'être précisées…

Informer les consommateurs sur la présence de perturbateurs endocriniens : comment ?

La Loi AGEC, publiée en 2020, impose de nouvelles obligations à toute personne mettant sur le marché des produits à destination des consommateurs qui contiennent des perturbateurs endocriniens avérés, présumés ou suspectés.

Dans ce cadre, les professionnels concernés doivent notamment mettre à disposition du public, par voie électronique, les informations permettant d'identifier ces perturbateurs endocriniens dans les produits.

À ce propos, notez que :

  • la liste des substances présentant des propriétés de perturbation endocrinienne est publiée ;
  • les modalités relatives au contenu et aux conditions de présentation des informations à mettre à disposition du public sont connues ;
  • l'application pouvant être utilisée par les professionnels concernés par l'obligation d'information, alternativement à la mise à disposition des informations sur une page internet dédiée, est connue : il s'agit de l'application « Scan4Chem ».

Ces nouvelles obligations doivent être mises en œuvre au plus tard le 12 avril 2024, dès lors que la concentration en substances listées est supérieure à 0,1% en pourcentage massique soit dans le produit concerné, soit dans son emballage primaire.

Enfin, si besoin, vous pouvez consulter une foire aux questions (FAQ) mise en place par le Gouvernement, qui précise l'articulation de cette obligation avec une autre obligation issue de la loi AGEC relative à la mise à disposition des informations sur la présence de substances dangereuses dans les produits.

Sources :

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19/10/2023

Professionnels de santé : un guide sur la prévention des chutes des seniors

Chaque année, une personne sur trois de plus de 65 ans et une personne sur deux de plus de 80 ans chutent. Des chutes qui coûtent environ 2 milliards € à la collectivité. Un chiffre qui a amené le Gouvernement à publier un guide sur la prévention des chutes chez les seniors à destination des professionnels…

Prévention des chutes chez les seniors : suivez le guide…

Le Gouvernement a publié un guide pratique sur la prévention des chutes intitulé « Travail de l'équilibre chez les seniors et les personnes âgées » à destination des professionnels au contact de ce public particulier.

Une publication utile au regard :

  • des conséquences des chutes pour les personnes âgées ;
  • du coût des chutes pour l'économie ;
  • du vieillissement de la population.

Ce guide est notamment axé sur les exercices physiques à faire réaliser aux seniors. Les exercices proposés sont adaptés à l'âge des patients et des clés sont données aux professionnels pour leur permettre d'expliquer leur action pédagogique.

Le guide propose également un focus sur quelques pathologies fréquemment rencontrées avec l'âge et sur leurs conséquences quotidiennes.

Prévention des chutes des seniors : « bouger, bouger ! » - © Copyright WebLex

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18/10/2023

Expert-comptable et entrepreneur : une relation facilitée par la pré-comptabilité

L'expert-comptable est un partenaire important des entrepreneurs au regard de son expertise en matière d'analyse de la situation financière des entreprises. Pour faciliter cette relation, une solution de gestion financière existe : la pré-comptabilité. Mais de quoi s'agit-il ?

Relation expert-comptable et entrepreneur : quels sont les avantages de la pré-comptabilité ?

La pré-comptabilité, qui est également appelée gestion pré-comptable, désigne l'ensemble des tâches à accomplir en amont de l'intervention de l'expert-comptable pour fluidifier les échanges et faciliter les relations.

En pratique, la pré-comptabilité va donc prendre la forme d'une collecte, d'une organisation et d'une transmission de l'intégralité des documents indispensables pour préparer la clôture comptable mensuelle :

  • factures clients ;
  • factures fournisseurs ;
  • justificatifs de dépenses tels que les notes de frais ;
  • transactions bancaires.

Pour être efficace, les étapes suivantes doivent être respectées :

  • collecte des pièces comptables ;
  • contrôle et validation des pièces comptables ;
  • « réconciliation comptable », opération qui consiste à corriger les erreurs de saisie ;
  • préparation des paiements pour les factures d'achats ;
  • vérification de la réception des paiements de la part des clients de l'entreprise ;
  • mise à jour des différents journaux comptables (journal des achats, journal des ventes, journal de trésorerie, etc.) ;
  • export des pièces comptables vers le logiciel de comptabilité.

Les avantages de la mise en œuvre d'une pré-comptabilité sont nombreux :

  • elle permet de mieux contrôler et surveiller l'activité de l'entreprise (prévision des flux de trésorerie, établissement des budgets, etc.) ;
  • elle automatise certaines tâches (collecte des pièces comptables, détection et extraction des données pertinentes, réalisation des paiements aux dates d'échéances, export des données vers le logiciel de comptabilité, etc.) ;
  • elle permet aux collaborateurs de l'entreprise de gagner du temps ;
  • elle réduit le risque d'erreurs dans la saisie des données comptables.

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18/10/2023

Liquidation judiciaire : gare à l'extension de la procédure collective

Une société est mise en liquidation judiciaire. Problème : son associé-dirigeant lui a emprunté une grosse somme d'argent. Un fait caractérisant une confusion de patrimoines, selon le liquidateur judiciaire, qui demande à étendre la procédure collective au patrimoine du dirigeant… Sauf que, selon le dirigeant, l'emprunt a été fait dans les règles… Qui va réussir à convaincre le juge ?

« Emprunter » à sa société : normal ?

Pour rappel, lorsqu'une entreprise est dans une situation financière irrémédiablement compromise, elle est placée en liquidation judiciaire. Cette procédure collective a pour objectif de rembourser « au mieux » les dettes de l'entreprise avec son actif. Cette mission est confiée à un liquidateur judiciaire.

Notez que la liquidation judiciaire est « personnelle », c'est-à-dire qu'elle ne concerne que le patrimoine de la personne en difficulté. Cependant, s'il est constaté une confusion entre le patrimoine de la société et celui d'un tiers, typiquement son dirigeant, le juge peut décider d'étendre la procédure de liquidation judiciaire au patrimoine de ce tiers.

Quel intérêt ? Cette extension permet aux créanciers d'obtenir le paiement des sommes qui leur sont dues sur non plus un, mais 2 patrimoines, ce qui augmente les chances de remboursement.

Mais encore faut-il qu'il y ait bien une confusion des patrimoines, c'est-à-dire des relations anormales entre le patrimoine d'un tiers et celui de la société placée en liquidation.

Dans une affaire récente, une société est mise en liquidation judiciaire. Mais, parce que son associé-dirigeant a retiré du compte de la société (espèces et virements) pour près de 88 000 €, le liquidateur judiciaire demande au juge d'étendre la procédure collective au patrimoine du gérant.

Selon le liquidateur, ce transfert d'argent non justifié est une relation financière anormale constitutive d'une confusion de patrimoines.

« Aucune confusion ! », se défend le gérant selon qui, bien au contraire, ces retraits ont été faits de manière à bien délimiter les patrimoines. Le dirigeant a, en effet, noté sa dette envers sa société en l'inscrivant en débit sur le compte courant d'associés.

Pour rappel, le compte courant d'associés matérialise les prêts consentis par les associés à leur entreprise. Concrètement, ils injectent de l'argent que la société rembourse avec intérêts.

Il peut arriver qu'un compte courant d'associés soit en débit, c'est-à-dire que l'un des associés ait emprunté de l'argent à la société.

Pour en revenir à l'affaire, puisqu'il a bien indiqué être le débiteur de sa société, il n'y a pas de confusion de patrimoines, selon le dirigeant…

… Ce qui ne convainc pas le juge : la seule inscription des virements et des retraits au débit du compte courant d'associés ne permet pas d'écarter l'anormalité de la relation financière.

Le juge en profite pour rappeler que de tels retraits en compte courant sont interdits lorsqu'ils sont effectués par :

  • les dirigeants et associés personnes physiques d'une SARL (comme c'est le cas ici) ;
  • les administrateurs et directeurs généraux d'une société anonyme (SA) et d'une société par actions simplifiée (SAS).

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18/10/2023

Agriculture : un plan pour l'élevage français

Le Gouvernement a récemment fait part de son désir de redynamiser la filière de l'élevage en France. Objectif : regagner notre souveraineté et accompagner la transition écologique des professionnels. Un plan pour y parvenir est annoncé…

Un plan du gouvernement pour promouvoir l'élevage

À l'occasion d'un salon dédié au secteur de l'élevage le ministre de l'Économie, des Finances et de la Souveraineté industrielle et numérique, ainsi que le ministre de l'Agriculture et de la Souveraineté alimentaire ont annoncé un plan « de reconquête ».

Ce plan, dédié spécialement au secteur, se décline en 4 axes visant à assurer l'autonomie de la France en matière d'élevage et à promouvoir la transition écologique des acteurs concernés :

  • objectiver et promouvoir les apports de l'élevage ;
  • améliorer le revenu des éleveurs, y compris en renforçant la compétitivité des filières d'élevage ;
  • accroître l'attractivité du métier d'éleveur ;
  • replacer l'élevage au cœur de la transition écologique.

Pour satisfaire ces objectifs, plusieurs investissements, aides financières et avantages fiscaux à l'intention des éleveurs sont détaillés.

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17/10/2023

E-sport : panorama des règles applicables

Le e-sport (ou sport électronique) se développe de plus en plus : 1,3 million de Français seraient joueurs de jeux vidéo compétitifs. Mais que recouvre le statut de joueur professionnel ? Quelles sont les modalités à respecter pour organiser une compétition de sport électronique ? Aperçu du cadre juridique applicable…

E-sport : les règles de droit applicables

La loi pour une République numérique a créé en octobre 2016 un cadre permettant de sécuriser la pratique du sport électronique (ou e-sport, pour electronic sport). Celle-ci a, en effet :

  • rappelé la définition juridique du jeu vidéo, qui correspond à « […] tout logiciel de loisir mis à la disposition du public sur un support physique ou en ligne intégrant des éléments de création artistique et technologique, proposant à un ou plusieurs utilisateurs une série d'interactions s'appuyant sur une trame scénarisée ou des situations simulées et se traduisant sous forme d'images animées, sonorisées ou non » ;
  • défini la compétition de jeux vidéo, qui correspond à une confrontation, à partir d'un jeu vidéo, d'au moins 2 joueurs ou équipes de joueurs pour un score ou une victoire ;
  • donné une définition du joueur professionnel de jeu vidéo compétitif, à savoir « […] toute personne ayant pour activité rémunérée la participation à des compétitions de jeu vidéo dans un lien de subordination juridique avec une association ou une société bénéficiant d'un agrément ».

E-sport : le contrat de joueur professionnel salarié

Lorsqu'une association ou une société bénéficiant de l'agrément nécessaire fait appel à un joueur, moyennant rémunération, le contrat conclu doit être un CDD qui ne peut pas être d'une durée inférieure à la durée d'une saison de jeu vidéo compétitif de 12 mois. Il ne peut pas être supérieur à 5 ans, mais peut être renouvelé ; un nouveau contrat peut aussi être conclu.

Par exception, un contrat conclu en cours de saison de compétition de jeu vidéo peut avoir une durée inférieure à 12 mois :

  • dès lors qu'il court au minimum jusqu'au terme de la saison de jeu vidéo (consultable ici) ;
  • s'il est conclu pour assurer le remplacement d'un joueur professionnel de jeu vidéo en cas d'absence ou de suspension de son contrat de travail.

Cela sera possible dans 3 cas :

  • la création d'une équipe pour concourir sur un jeu nouvellement lancé ;
  • la création d'une équipe pour concourir sur un jeu où aucune autre équipe existante de l'employeur ne dispute de compétitions dans le même circuit de compétition ;
  • la création d'un nouveau poste dans une équipe existante.

Afin de faire bénéficier leurs salariés du statut de joueur professionnel, les associations ou les sociétés concernées doivent obtenir un agrément, délivré pour une durée de 3 ans renouvelables.

E-sport : l'organisation de compétitions

Toute personne qui assure l'organisation matérielle et le financement de la compétition de jeux vidéo doit la déclarer auprès du service du ministère de l'Intérieur chargé des courses et jeux. Le dossier de déclaration doit comprendre :

  • les nom, prénom, date et lieu de naissance de l'organisateur ou de son représentant légal, ainsi qu'une copie numérique de son titre d'identité ;
  • l'adresse, les coordonnées téléphoniques et de la messagerie électronique, ainsi que le site internet de l'organisateur et, le cas échéant, sa raison sociale ;
  • le ou les jeux utilisés pour la compétition ;
  • le lieu, les dates et la durée de la compétition ;
  • le nombre de participants attendus ;
  • le cas échéant, la mention de la retransmission télévisuelle ou en flux de la compétition ;
  • la désignation du matériel servant de support à la compétition ;
  • le montant prévisionnel total des droits d'inscription et autres sacrifices financiers consentis par les participants à la compétition ;
  • le montant prévisionnel total des coûts d'organisation de la compétition, dont le montant total des gains et lots mis en jeu ;
  • le montant prévisionnel total des recettes collectées en lien avec la manifestation ;
  • lorsqu'il est requis, le mécanisme garantissant le reversement de la totalité des gains ou lots mis en jeu ;
  • le cas échéant, le nom et les coordonnées de la société chargée d'assurer la sécurité.

L'intégralité des modalités à respecter pour organiser une compétition de jeux vidéo est consultable ici.

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