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24/10/2024

Professionnels de santé : une rectification de vos déclarations pour les années 2021 et 2022 ?

Jusqu'en 2022, les médecins conventionnés du secteur 1 disposaient d'un choix : adhérer à une association de gestion agréée et bénéficier d'une absence de majoration de leurs bénéfices non commerciaux imposables ou déduire des abattements conventionnels, mais supporter une majoration du bénéfice imposable. Une majoration qui n'a, en fait pas à s'appliquer… Explications.

BNC imposables : des abattements et pas de majoration !

Jusqu'en 2023, les médecins conventionnés qui adhéraient à une association de gestion agréée (AGA) bénéficiaient d'une absence de majoration de leurs bénéfices non commerciaux (BNC) imposables, égale à 20 % des BNC imposables en 2021 et 15 % des BNC imposables en 2022. Cette majoration du bénéfice imposable a été supprimée en 2023.

Par ailleurs, dès lors qu'ils relèvent du régime de la déclaration contrôlée, ils bénéficient des abattements conventionnels, à savoir les frais du Groupe III et la déduction forfaitaire de 3 %, calculés sur leurs recettes conventionnelles.

En plus, ils bénéficient d'une déduction spéciale de 2 % destinée à couvrir certains frais. L'administration fiscale a posé comme règle que les médecins conventionnés du secteur I devaient choisir entre l'absence de majoration des revenus en cas d'adhésion à une AGA et l'application des abattements conventionnels (abattement du groupe III et déduction de 3 %).

Mais, parce que la Cour européenne des droits de l'homme a jugé que cette majoration était contraire à la convention européenne des droits de l'homme, l'administration fiscale est revenue sur cette règle : il n'est plus exigé que les médecins conventionnés du secteur I choisissent entre l'absence de majoration de leur bénéfice et l'application des abattements conventionnels.

Cela signifie que si un médecin conventionné du secteur I a renoncé à l'application des abattements conventionnés, il est possible d'en demander rétroactivement le bénéfice, et donc de demander la rectification des revenus imposables, cette rectification n'étant alors possible qu'au titre des années 2021 et 2022 (années non prescrites).

De la même manière, s'il a appliqué les abattements conventionnels, il sera possible de solliciter un nouveau calcul de l'impôt sur le revenu au titre de ces mêmes années via la suppression de la majoration du bénéfice imposable au titre des années non prescrites (2021 et 2022).

De son côté, l'Urssaf a apporté des précisions sur le calcul des cotisations sociales : elle indique que les abattements conventionnels (déductions 3 % et groupe III) ne peuvent être pris en compte au niveau des revenus professionnels soumis aux cotisations et contributions sociales.

Ces déductions s'appliquent, en effet, uniquement sur l'assiette fiscale et non sur l'assiette sociale.

Aussi, la déduction complémentaire de 3 % et la déduction groupe III doivent bien être intégrées dans l'assiette de vos cotisations et contributions sociales, car elles ne sont pas représentatives de frais.

À contrario, rappelle l'Urssaf, la déduction de 2 %, représentative de frais (réception, cadeaux, blanchissage…), constitue bien une charge déductible du revenu fiscal et social.

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23/10/2024

Nouvelle-Calédonie : prolongement de l'aide aux entreprises touchées par la crise

Initialement mise en place pour les mois de mai et juin 2024, l'aide financière mise en place pour les entreprises particulièrement touchées par les conséquences économiques résultant de la crise en Nouvelle-Calédonie est prolongée. Cette prorogation s'accompagne de modification quant aux niveaux de prise en charge et aux seuils d'éligibilité.

Aide aux entreprises en Nouvelle-Calédonie : prorogation et assouplissement des conditions d'éligibilité

Pour rappel, les pouvoirs publics avaient débloqué une aide financière pour les mois de mai et de juin dernier, à destination des entreprises résidant fiscalement en Nouvelle-Calédonie.

Initialement, cette aide, versée sous forme d'une subvention, était égale à 7.5 % du chiffre d'affaires mensuel moyen de 2022 pour le mois de mai et à 15 % de ce même chiffre d'affaires mensuel pour le mois de juin.

Si cette aide est désormais prolongée au mois d'août 2024, elle sera versée selon des modalités différentes.

Ainsi, pour y prétendre au titre du mois d'août 2024, les entreprises devront faire état de la perte de 30 % de leur chiffre d'affaires (contre 50 % du chiffre d'affaires pour l'aide antérieure).

Le montant de l'aide, dans ce cas, correspondra à 15 % de la perte entre le chiffre d'affaires du mois d'août 2024 et le chiffre d'affaires mensuel moyen de l'exercice clos en 2023, sans pouvoir dépasser 10 000 € ou être inférieur à 1 500 €, par entreprise.

Notez que les entreprises n'ayant pas d'exercice clos en 2023 demeurent éligibles à l'aide forfaitaire dédiée aux jeunes entreprises, à condition d'avoir été créées au plus tard le 31 mars 2004 et d'avoir subi une perte d'au moins 30% du chiffre d'affaires, entre celui réalisé en août 2024 et celui réalisé en avril 2024 : dans ce cas, elles pourront prétendre au versement d'une aide forfaitaire de 1 500€.

Enfin, la procédure de demande du bénéfice de l'aide demeure inchangée : elle s'effectue sur le site internet impôts.gouv.fr, au plus tard le 30 novembre 2024.

Elle doit être accompagnée d'une déclaration sur l'honneur attestant de l'ensemble des conditions relatives à leur éligibilité, ainsi que des coordonnées bancaires de l'entreprise qui entend en bénéficier.

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23/10/2024

Déductibilité de la rémunération des gérants de SARL : même pour les gérants de fait ?

Une SARL déduit de son résultat imposable les sommes versées à l'un de ses associés minoritaires au titre de ses fonctions de gérant, comme la loi l'y autorise. Sauf que l'associé n'est ni gérant de droit, ni lié par la SARL par un contrat de travail, conteste l'administration qui refuse toute déduction fiscale. Mais il est gérant de fait, rappelle la SARL… Un argument suffisant ?

Gérant de fait : une rémunération déductible ?

Pour rappel, les dirigeants de société peuvent percevoir une rémunération au titre de leur mandat social ou au titre d'un contrat de travail lorsqu'ils exercent des fonctions techniques distinctes de leur mandat.

Dans une société à responsabilité limitée (SARL), cette rémunération est fixée soit dans les statuts de la société, soit par décision des associés réunis en assemblée générale.

Par principe, les sommes correspondant aux rémunérations versées aux dirigeants de sociétés soumises à l'impôt sur les sociétés (IS) figurent normalement parmi les charges de l'entreprise : ces charges seront déductibles du résultat imposable de la société pour le calcul de son IS. Mais cette déduction n'est pas sans limites…

Une rémunération sera déductible sur le plan fiscal si elle n'est pas excessive et qu'elle correspond à un travail effectif.

Mais qu'en est-il des rémunérations versées aux dirigeants de fait ?

C'est cette question qui a confronté un associé minoritaire à l'administration fiscale dans une affaire récente.

Dans cette affaire, une SARL verse sur le compte courant de l'un de ses associés minoritaires 2 sommes correspondant aux rémunérations de cet associé.

Des rémunérations que la SARL déduit de son résultat imposable… Ce qui n'a pas échappé à l'administration fiscale qui y voit ici un « acte anormal de gestion » et refuse toute déductibilité fiscale de ces sommes.

Pourquoi ? Parce que l'associé minoritaire n'est ni gérant de la SARL, ni lié à elle par un contrat de travail. Partant de là, les rémunérations qui lui ont été versées ne correspondent ni à un travail effectif, ni à une rémunération de dirigeant : elles ne sont donc pas déductibles ici, selon l'administration.

À tort, selon la SARL qui rappelle que l'associé minoritaire exerce seul la gestion de la société qu'il représente à l'égard des tiers et engage par sa signature. Il agit donc en qualité de gérant de fait et ses rémunérations sont déductibles des résultats de la SARL.

Sauf que cette rémunération n'a fait l'objet d'aucune approbation expresse des associés de la SARL, conteste à son tour l'administration.

Ce que réfute la société : si la rémunération de l'associé minoritaire n'a pas été directement approuvée par les associés de la SARL, pour autant elle l'a été indirectement lors de l'approbation de ces comptes, comprenant cette rémunération, se défend la société. Et pour preuve, elle produit 2 copies des procès-verbaux d'approbation.

Procès-verbaux qui ne peuvent pas servir de preuve, conteste l'administration puisqu'ils n'ont fait l'objet d'une publication au greffe du tribunal de commerce qu'après le contrôle fiscal.

Des sommes déductibles au titre des dépenses de personnel, tente de nouveau de se défendre la SARL. Mais encore aurait-il fallu que l'associé minoritaire soit lié à la SARL par un contrat de travail, estime l'administration, ce qui n'est pas le cas ici…

Ce que confirme le juge qui donne raison à l'administration : les sommes en cause ne sont pas déductibles ici. Le redressement est validé !

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23/10/2024

Annulation de cautions et de comptes courants : comment s'y retrouver ?

Une société signe avec sa banque un ensemble de contrats lui permettant d‘emprunter de l'argent et de bénéficier de découverts autorisés. Tous ces financements sont garantis par 4 personnes, dont le gérant, qui se portent caution. Mais que se passe-t-il lorsque les découverts et 3 cautionnements sur 4 sont annulés ? Qui paie quoi ?

Cautionnement et compte courant : attention aux clauses !

Une société de négoce de vins signe plusieurs contrats avec sa banque : une convention de comptes courants, un prêt et une autorisation de découvert. En pratique :

  • elle ouvre 2 comptes courants ;
  • elle signe un prêt, garanti par les cautionnements de 4 personnes différentes ;
  • elle obtient une autorisation de découvert pour un montant de 20 000 €, garanti également par les cautionnements de 3 personnes qui se sont aussi engagées pour le prêt.

Ces engagements sont garantis par le gérant, ainsi que par 3 autres personnes.

Malheureusement, la société est mise en liquidation judiciaire. La banque se tourne donc vers les cautions pour obtenir son paiement, qui obtiennent toutes du juge la nullité de leur cautionnement pour disproportion de leur engagement par rapport à leur patrimoine… sauf le gérant, qui se retrouve seul à devoir payer !

De plus, la convention de compte courant et l'autorisation de découvert sont également annulées. Par conséquent, la banque réclame au gérant, qui est la caution « restante », de payer le solde débiteur du compte, ainsi que les frais et les intérêts bancaires dus.

Autant de demandes de la banque que le gérant refuse de payer !

Notez qu'à présent, en cas de disproportion de l'engagement par rapport aux revenus et patrimoine de la caution qui est une personne physique, le cautionnement n'est plus annulé mais réduit à hauteur du montant auquel elle pouvait s'engager.

Les cautionnements

Le gérant refuse de payer les montants demandés par la banque en l'absence des autres cautions car leur présence dans le montage du financement comme co-garantie était, selon lui, une condition déterminante de son engagement.

Autrement dit, si les 3 autres personnes ne s'étaient pas initialement portées caution, le gérant n'aurait pas pris cet engagement non plus.

« Faux ! », conteste la banque, mettant en avant le contrat de cautionnement dans lequel le gérant s'est engagé à garantir la société sur une période plus longue que les autres garants et, surtout, dans lequel une clause stipule qu'il déclare ne pas faire comme condition déterminante la situation des autres cautions, et l'existence et le maintien de leur garantie.

Un argument écrit et signé qui convainc le juge : d'après le contrat, la présence ou l'absence d'autres cautions n'était pas une condition déterminante de l'engagement du gérant… qui doit donc rembourser le prêt de sa société à la banque.

La convention de compte courant

Concernant les comptes courants et l'autorisation de découvert, le solde négatif de la société doit également être remboursé par le gérant à la banque. Si ce dernier consent à rembourser les sommes, il refuse, cependant, de payer les frais et les intérêts.

En effet, le gérant rappelle que lorsqu'un contrat est annulé, les parties sont remises dans leur situation antérieure à la signature, comme si ledit contrat n'avait jamais existé. Il n'a donc pas à rembourser les frais bancaires.

« Vrai ! », tranche le juge en sa faveur : l'annulation de ces conventions entraîne, certes, la restitution des sommes du solde, mais sans frais bancaire, ni intérêts.

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23/10/2024

Maladies : le point sur le transport des animaux à risque

Les maladies touchant les animaux d'élevages sont nombreuses et particulièrement virulentes ces derniers temps. Des limitations ont donc été mises en place pour le transport des animaux à risque. Cependant, des exceptions sont consenties pour ne pas trop entraver l'activité des éleveurs…

Ouvertures de nouvelles possibilités pour le transport des animaux

La fièvre catarrhale ovine (FCO) et la maladie hémorragique épizootique (MHE) sont 2 affections qui touchent durement les animaux d'élevage en ce moment.

Pour limiter leur propagation, de nombreuses mesures ont été prises par les pouvoirs public et notamment des restrictions quant au déplacement de ces animaux.

Cependant, de nouvelles conditions visant à permettre aux éleveurs d'opérer des déplacements en toute sécurité sanitaire sont mises en place.

Pour les animaux à risque pour la FCO (bovins, ovins, caprins et cervidés) situés dans des zones à risques, ils peuvent désormais en sortir si une des conditions suivantes est remplie :

  • qu'ils aient été protégés par des insecticides 14 jours avant le transport, testés par PCR et que le moyen de transport soit désinsectisé ;
  • qu'ils aient été vaccinés et soit dans la période d'immunité.

Pour les animaux se trouvant dans un établissement saisonnier dans une zone à risque et devant être transportés dans une zone indemne, leur transport est possible :

  • sans désinsectisation et sans PCR s'ils étaient en estive à plus de 1 000 mètres d'altitude ;
  • sans PCR s'ils étaient en estive à moins de 1 000 mètres d'altitude ;
  • sans PCR s'ils étaient en hivernage ;
  • sans désinsectisation et sans PCR, pour les ovins uniquement, quelle que soit la situation.

Pour les animaux à risque pour la MHE (bovins, ovins, caprins et cervidés), les conditions de sortie d'une zone régulée vers une zone indemne sont sensiblement les mêmes que celles citées plus haut.

Une différence peut être notée en ce qui concerne les animaux en hivernage dans des établissements situées en zones régulées. Ici, seuls les ovins peuvent bénéficier d'une exception et être transportés sans PCR ou désinsectisation.

De plus, toujours dans le cas de la MHE, les animaux de moins de 70 jours destinés à rejoindre un établissement d'engraissement fermé ou un lieu d'échange peuvent passer d'une zone à l'autre à condition d'avoir été protégé par désinsectisation dans les 14 jours précédant le transport et pour autant que les moyens de transports aient également été traités. Les tests PCR ne sont alors pas nécessaires dans ce cas.

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23/10/2024

Attractivité des entreprises française : évolution des règles de gouvernance

La loi dite « Attractivité » a pour objectif, comme son nom l'indique, de rendre plus attractives les entreprises françaises pour les investisseurs. Pour qu'elle puisse produire tous ses effets, il est nécessaire les règles de gouvernance. A commencer par l'organisation du vote en assemblée générale…

Assister à une assemblée générale dématérialisée, un gage de modernisation

Adoptée en juin 2024, la loi dite « Attractivité » cherche à accélérer la croissance des entreprises françaises en les rendant plus attrayantes pour l'ensemble des investisseurs.

Des textes complémentaires doivent paraitre pour apporter des précisions sur l'ensemble du dispositif et le rendre pleinement opérationnel.

Le premier de ces textes est paru : il concerne l'organisation des assemblées générales (AG) et des réunions de direction de certaines sociétés.

Le texte vient notamment préciser les informations qui doivent apparaître sur les formulaires de vote à distance des assemblées générales des sociétés à responsabilité limitée (SARL). Il est indiqué que le formulaire doit faire apparaitre chaque résolution dans l'ordre dans lequel elles sont abordées lors de l'assemblée et il doit permettre pour chacune un vote favorable, défavorable ou une abstention. Il doit également mentionner la date avant laquelle il doit être retourné pour être valablement pris en compte lors de l'assemblée.

Le formulaire peut être envoyé à l'associé et retourné à la société par voie électronique.

Le formulaire retourné à la société doit comporter les mentions suivantes :

  • les noms, prénom usuel et adresse du domicile de l'associé ;
  • le nombre de titres qu'il détient ;
  • la signature (électronique le cas échéant) de l'associé ou de son représentant légal ou judiciaire.

De la même façon, les formulaires de vote pour les réunions des organes de décision à l'attention des administrateurs ou membres du conseil de surveillance des sociétés anonymes (SA) et des sociétés en commandite par actions (SCA) sont précisés dans des conditions très similaires.

Enfin, pour les assemblées générales des sociétés cotées, il est précisé que pour que la présence des associés assistants à l'AG par voie dématérialisée soit valablement comptabilisée dans le quorum, il est nécessaire que la méthode de télécommunication permette de retransmettre en continue leur voix.

Il est également précisé que les AG devront faire l'objet d'un enregistrement audiovisuel fixé sur un support numérique que la société doit mettre à disposition sur son site au plus tard 7 jours ouvrés après la tenue de l'assemblée.

Si des incidents techniques ont perturbé la tenue de l'AG ou son enregistrement, cela doit être mentionné dans les procès-verbaux et sur le site internet dans la rubrique permettant l'accès à l'enregistrement.

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22/10/2024

Établissement public administratif : un partenaire d'affaires comme les autres ?

Météo-France, qui est un établissement public administratif (EPA), fournit des prestations à une société. Malheureusement, un litige naît entre les 2 et la société réclame des dommages-intérêts devant le juge. Toute la question ici est de savoir à quel juge faire appel…

Établissement public administratif : juge judiciaire ou administratif ?

Météo-France, qui est établissement public administratif (EPA), c'est-à-dire une structure qui assure une mission de service public administratif, fournit à une société, aux termes d'un contrat, différentes prestations.

Lors du renouvellement tacite du contrat, Météo-France opère des modifications qui ne sont pas du goût de la société : Météo-France aurait augmenté ses tarifs tout en diminuant ses prestations, ce qui équivaudrait, selon la société, à une rupture brutale de leur relation commerciale.

La société décide donc de réclamer des dommages-intérêts devant le juge judiciaire, plus précisément devant le tribunal de commerce.

Pour rappel, le droit français est divisé en 2 grandes catégories :

  • le droit privé qui intéresse les relations entre personnes privées, physiques et morales (contrats de travail, mariage, adoption, successions, droit des affaires, etc.) ;
  • le droit public qui intéresse le fonctionnement de l'État, de ses administrations, de ses collectivités, etc., ainsi que les relations entre ces entités et les personnes privées (droit fiscal, règles applicables aux fonctionnaires, etc.).

Parce que ces branches du droit sont différentes, il existe des cours et tribunaux :

  • pour le droit public, on parle de juge administratif ;
  • pour le droit privé, on parle alors de juge judiciaire.

Ainsi, dans cette affaire, la société estime que son problème est d'ordre commercial et donc privé. Elle se tourne par conséquent vers le juge judiciaire.

Ce qui est une erreur, selon Météo-France. Comme il s'agit d'un EPA, en raison de la nature du service géré, des modalités de son financement et de sa gestion, cette structure relève du droit public.

Par conséquent, si la société estime avoir un problème, c'est devant le juge administratif qu'il faut aller, estime Météo France.

Sauf que Météo-France, insiste la société, bien qu'étant un EPA, a des activités commerciales. En effet, les anciens partenaires ont signé ensemble une convention servant de cadre à leurs relations d'affaires. D'ailleurs, les prestations de Météo-France sont bien rémunérées par un prix établi avec la société alors que ses autres activités, non commerciales, font l'objet d'une redevance.

Autant d'éléments qui indiquent que leur conflit relève du juge judiciaire et non administratif.

« Tout à fait ! », tranche le juge en faveur de la société. Les anciens partenaires d'affaires devront donc bien s'expliquer devant le juge… judiciaire !

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22/10/2024

Cotisations employeur SPSTI : quel montant en 2025 ?

L'ensemble « socle de services obligatoires » fourni par les services de prévention et de santé au travail interentreprises (SPSTI) est financé par une cotisation employeur. Le montant de cette cotisation dépend du coût moyen national de l'ensemble socle de service, qui vient d'être dévoilé pour 2025. Explications.

Un coût moyen national fixé à 115.50 € à partir du 1er janvier 2024 !

Pour rappel, l'ensemble « socle de services obligatoires » désigne l'ensemble des missions des SPSTI en matière :

  • de suivi de l'état de santé des salariés ;
  • de prévention des risques professionnels ;
  • de lutte contre la désinsertion professionnelle.

Ces services obligatoires sont financés par une cotisation employeur, pour les entreprises adhérentes au SPSTI, et proportionnelle au nombre de travailleurs suivis.

La cotisation due est calculée à partir du coût moyen national de l'ensemble socle de services de SPSTI.

Par principe, ce montant ne peut être :

  • ni inférieur à 80 % du coût moyen national ;
  • ni supérieur à 120 % de ce même coût moyen national.

Parce que le coût moyen national vient d'être fixé à 115.50 € à partir du 1er janvier 2025, le montant dû pour chaque travailleur au SPSTI pour l'année 2025 devra donc être compris entre 92.40 € et 138.60 €.

Notez que, par exception et toutes conditions remplies, l'assemblée générale du SPSTI peut approuver un montant de cotisation hors de cette fourchette dès lors que des charges d'exploitation le justifient et que cela ne porte pas atteinte à l'accomplissement de ses missions.

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22/10/2024

Vente de parts de société  : un abattement renforcé mais équitable ?

À l'occasion de la vente de ses titres de société, un associé bénéficie d'un abattement renforcé sur le gain réalisé (plus-value) lors de cette opération, mais n'a pas pu déduire la CSG correspondante dans les mêmes conditions que les associés bénéficiant de l'abattement de droit commun. Une différence de traitement qu'il estime contraire à la Constitution. Qu'en pense le juge ?

Abattement renforcé : un plafonnement de la déductibilité de la CSG justifié ?

Pour rappel, depuis le 1er janvier 2018, les gains, appelés plus-values, réalisés par un associé à l'occasion de la vente de ses titres de société sont soumis à l'impôt sur le revenu au titre du prélèvement forfaitaire unique (PFU), aussi appelé « flat tax », au taux unique de 12,8 % et aux prélèvements sociaux au taux global de 17,2 %.

Toutefois, si cela lui est plus favorable, l'associé peut choisir d'opter pour l'imposition au titre du barème progressif.

Notez que si les titres vendus ont été achetés avant le 1er janvier 2018, et si l'associé opte pour l'imposition au titre du barème progressif, il peut bénéficier, sous conditions, d'abattements liés à la durée de détention de ses titres :

  • un abattement de droit commun pour une durée de détention de 50 % (pour les titres détenus depuis au moins 2 ans et moins de 8 ans) ou de 65 % (pour les titres détenus depuis plus de 8 ans) ;
  • un abattement renforcé de 50 % (pour les titres détenus depuis au moins 1 an et moins de 4 ans), 65 % (pour les titres détenus depuis au moins 4 ans et moins de 8 ans) ou 85 % (pour les titres détenus depuis au moins 8 ans) applicable uniquement en cas de cession de titres de PME de moins de 10 ans.

Par ailleurs, notez qu'en cas d'option pour l'imposition au titre du barème progressif, une fraction de la contribution sociale généralisée (CSG) payée est déductible du revenu global imposable de l'année de son paiement à hauteur de 6,8 %.

En revanche, si l'associé a bénéficié de l'abattement renforcé, la CSG déductible est plafonnée au rapport entre :

  • le montant du revenu soumis à l'impôt sur le revenu, calculé après application de l'abattement ;
  • et le montant de ce revenu soumis à la contribution, calculé sur le montant brut hors abattements.

Un plafonnement que va contester un particulier qui y voit là une rupture d'égalité entre les associés qui bénéficient d'un abattement de droit commun, pour lesquels la CSG déductible n'est pas soumise à ce plafonnement, et ceux qui bénéficient d'un abattement renforcé, pour lesquels le plafonnement est alors applicable.

Estimant que cette différence de traitement, injustifiée, et dont il s'estime victime, est contraire à la Constitution, le particulier a saisi le juge de l'impôt afin que cette « Question Prioritaire de Constitutionnalité » (QPC) soit transmise au Conseil constitutionnel. Et c'est chose faite !

Reste alors au Conseil constitutionnel de se prononcer sur la question. Affaire à suivre…

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22/10/2024

Égalité femme-hommes : la direction des sociétés sous l'œil de l'Union européenne

L'égalité entre les femmes et les hommes est un sujet de société qui nécessite d'apporter des améliorations dans l'ensemble des secteurs de la vie publique. L'égalité dans les instances de direction des grandes sociétés reste un domaine dans lequel des progrès doivent être organisés…

Un seuil minimum à atteindre de 40 % du sexe le moins représenté

En 2022, l'Union européenne (UE) a adopté une directive dite « Women on boards » visant à promouvoir l'égalité des sexes dans les organes de direction des sociétés cotées, de plus de 250 salariés, avec un chiffre d'affaires d'au moins 50 millions d'euros ou un total de bilan d'au moins 43 millions d'euros.

Depuis 2011, la France est dotée d'un dispositif similaire qui impose un seuil minimum de 40 % pour le sexe le moins représenté dans les conseils d'administration et de surveillance de sociétés commerciales ayant plus de 250 salariés et 50 millions de chiffre d'affaires, que celles-ci soient cotées ou non.

Mais certaines adaptations restent néanmoins nécessaires pour prendre en compte les exigences de la directive. Le Gouvernement va même plus loin, puisqu'il est prévu que ces nouveautés doivent s'appliquer à toutes les entreprises déjà concernées par le dispositif français, plus large que la directive européenne.

Un des apports les plus remarquables est celui concernant les modalités de calcul permettant d'établir si le seuil des 40 % est bien atteint ou non. Il faudra désormais inclure dans le calcul les administrateurs représentants des salariés et les administrateurs représentants des salariés actionnaires, ces derniers n'étant, au préalable, pas comptabilisés.

Parmi les nouveautés importantes, il faut également noter que les sociétés commerciales dans lesquelles l'État détient une participation seront désormais également soumises à ces règles.

En outre, après chaque assemblée générale, les sociétés concernées devront transmettre à une autorité compétente (en attente de désignation) les informations relatives à sa politique de gouvernance liée à ces questions, ainsi que les démarches mises en place pour atteindre leurs objectifs.

Les sociétés ont jusqu'au 30 juin 2026 pour atteindre le seuil demandé, sans quoi il est prévu qu'elles mettent en place une procédure de recrutement renforcée visant à atteindre les objectifs.

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21/10/2024

Organiser un voyage : un devoir de conseil à ne pas négliger !

Un couple décide de s'offrir un voyage pour Hawaï, mais se voit refuser l'entrée aux États-Unis, faute de remplir les conditions pour entrer dans ce pays. Une situation qui résulte d'un défaut de conseil, reproche le couple à l'agence de voyage à laquelle il a fait appel. Mais est-elle ici responsable ?

Agence de voyage : gare aux informations déterminantes !

Une agence de voyage organise un périple à Hawaï pour un couple. Ce dernier signe et paye le jour même pour un départ prévu 2 semaines plus tard.

Pour pouvoir entrer aux États-Unis, une demande d'autorisation de voyage (Esta) est déposée… puis refusée par les autorités ! En effet, parce qu'il a voyagé par le passé dans un pays pour lequel les États-Unis interdisent la délivrance d'un simple Esta, le couple doit demander un visa.

Or, une telle demande ne peut pas aboutir dans un délai aussi court que 2 semaines, ce qui contraint le couple à renoncer à son projet et à réclamer une indemnisation auprès de l'agence de voyage.

« Non ! », refuse l'agence qui rappelle que, non seulement l'obtention d'un visa n'est pas incluse dans sa prestation, mais les termes du contrat sont clairs :

  • les clients doivent vérifier que les documents administratifs et sanitaires exigées en vue de leur voyage sont bien en ordre ;
  • l'agence n'est pas responsable si les clients ne respectent pas les règles du pays de destination, ni s'ils n'embarquent pas sur leur vol faute de présenter les documents exigés.

Arguments que conteste le couple, qui estime que l'agence de voyage était tenue d'un devoir de conseil lui imposant non seulement de l'informer des conditions de franchissement des frontières, des obstacles juridiques pour l'obtention d'une autorisation d'entrée aux États-Unis et surtout de sa situation spécifique.

« Vrai ! », tranche le juge en faveur du couple en rappelant la règle applicable à tous les contrats : lorsqu'un cocontractant détient une information dont l'importance est déterminante pour le consentement de l'autre, il doit l'en informer dès lors que, légitimement, l'autre partie l'ignore ou fait confiance à son cocontractant.

L'agence ayant conçu spécialement un voyage pour le couple, elle se devait de vérifier les passeports et de les prévenir de la nécessité de demander un visa, et donc du délai nécessaire pour l'obtention de ce document.

Parce qu'elle n'a pas alerté le couple sur les contraintes de délais, l'agence ne lui a pas communiqué une information déterminante pour son consentement.

Elle a donc commis une faute qui doit être réparée.

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21/10/2024

Fiscalité de l'achat-revente en immobilier : BIC ou régime des plus-values ?

Une SCI de construction-vente achète des parcelles pour y construire une maison en vue de sa revente. Quelques années plus tard, elle abandonne son projet de construction et revend les parcelles. Une vente qui génère un gain… soumis aux BIC, selon l'administration… soumis au régime des plus-values, conteste l'associé. Qui aura le fin mot de l'histoire ?

Plus-value sur vente immobilière : BIC ou régime des plus-values ?

Une SCI dont l'objet social est l'acquisition de tous terrains et la construction de tous immeubles en vue de leur vente achète des parcelles en vue de construire une maison d'habitation pour la revendre.

Parce que la demande de permis de construire fait l'objet d'un recours, que les associés ont fait preuve de lassitude, que l'un d'entre eux est parti à l'étranger, et que le marché immobilier est défavorable, la SCI abandonne son projet de construction et revend les parcelles.

Au cours d'un contrôle fiscal, l'administration constate que le gain, ici une plus-value, réalisé à l'occasion de la vente des parcelles n'a pas été déclaré par la SCI de sorte que l'impôt correspondant n'a pas été payé.

Une erreur, selon l'administration, qui réhausse le résultat de la SCI et parallèlement les bénéfices industriels et commerciaux (BIC) de l'un de ses associés à hauteur de sa quote-part dans la SCI.

« À tort », estime l'associé qui rappelle que les plus-values réalisées, directement ou par l'intermédiaire d'une SCI, lors de la vente d'un terrain sont soumises à l'impôt sur les plus-values immobilières des particuliers, un régime plus favorable que celui des BIC.

Sauf que la SCI a pour activité l'achat de biens immobiliers en vue de construire des bâtiments puis de les revendre, constate l'administration qui rappelle qu'une activité d'achat-revente en immobilier relève des BIC dès lors que :

  • les opérations sont réalisées de manière habituelle ;
  • Il existe une intention spéculative.

Ce qui est le cas ici : la SCI a pour objet social la construction en vue de la vente. Partant de là, son intention spéculative est manifestement établie, constate l'administration. 

Par ailleurs, l'acte d'achat des parcelles précise clairement que la SCI s'était engagée, dans l'acte d'acquisition des parcelles, à construire un immeuble à usage d'habitation.

Une intention spéculative qui a été abandonnée, se défend l'associé qui rappelle qu'en raison d'un recours contre le permis de construire, de la lassitude des associés, du départ de l'un d'entre eux à l'étranger, d'un marché immobilier défavorable et de la difficulté à trouver un financement, le projet de construction d'une habitation en vue de la revendre a été abandonné.

Sauf que l'objet social de la SCI porte toujours sur l'acquisition de terrains et la construction d'immeubles en vue de leur vente, constate l'administration fiscale : une activité qui relève des BIC, rappelle l'administration.

Ce qui confirme le juge qui lui donne raison : si le projet de construction de la SCI a été abandonné, pour autant l'objet social de la SCI demeure l'achat-revente de biens immobiliers. 

Partant de là, la plus-value réalisée à l'occasion de la vente des parcelles doit être soumise à l'impôt dans la catégorie des BIC, et non selon le régime des plus-values immobilières des particuliers.
 

Fiscalité de l'achat-revente en immobilier : l'objet social de la SCI, ça compte ! - © Copyright WebLex

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