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18/11/2022

Comment améliorer l'approvisionnement de l'Europe en médicaments ?

Les épisodes de ruptures d'approvisionnement en médicaments s'accentuent en Europe. Rien qu'en France on observe, entre 2008 et 2021 une augmentation de 4 809 % des cas de ruptures. Face à cette dégradation de la situation, la Commission européenne appelle à une réaction…


Pénurie de médicaments : prévenir plutôt que guérir

Si la crise de la Covid-19 a permis de révéler certains dysfonctionnements, le problème de l'approvisionnement en médicaments n'est pas récent pour autant. En France, depuis 15 ans, les occurrences de pénuries se sont multipliées. Une situation qui est également observée dans le reste de l'Union européenne…

Dans ce contexte, la Commission européenne a proposé une « stratégie pharmaceutique pour l'Europe » comportant plusieurs axes pour limiter les risques de pénuries et, par extension, permettant de garantir la sécurité des patients.

Parmi ces propositions, elle suggère qu'une définition précise de la pénurie de médicaments puisse être établie, ce qui permettrait une meilleure analyse des situations et, par conséquent, des réactions plus adaptées, par exemple la possibilité pour les laboratoires d'avertir les autorités en cas de fragilité de leur approvisionnement.

Il est également suggéré d'établir une liste des médicaments critiques afin d'obliger leurs fabricants à conserver un stock et à adopter un protocole de gestion des pénuries.

Une autre piste majeure évoquée est celle de l'origine des médicaments. Selon la Commission 40 % des médicaments commercialisés au sein de l'Union sont fabriqués dans des pays tiers par des sociétés implantées à 80 % à l'étranger.

Elle recommande donc d'engager une politique d'incitation à la relocalisation des moyens de production pouvant passer par des incitations financières et fiscales, ainsi que des programmes de financement de la recherche.

Source : Actualité de Vie-publique.fr du 9 novembre 2022 : « Union européenne : garantir l'accès aux médicaments »

Approvisionnement en médicaments : la pilule ne passe pas © Copyright WebLex - 2022

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18/11/2022

Agriculteurs : sécheresse, aléas climatiques… du nouveau en matière d'assurance

De nombreuses modifications techniques sont attendues en 2023 concernant l'assurance des risques des agriculteurs. Le Gouvernement vient justement de poser les règles concernant le nouveau régime d'assurance récolte subventionnée, et de préciser les conditions d'indemnisation des agriculteurs pour lesquels les récoltes ont été perdues en 2022 en raison de la sécheresse.


Sécheresse 2022 : une indemnisation sous condition

Pour mémoire, une calamité agricole est un dommage résultant de risques non assurables d'importance exceptionnelle dus à des variations anormales d'intensité d'un agent naturel climatique, lorsque les moyens techniques de lutte préventive ou curative employés d'ordinaire dans l'agriculture n'ont pas pu être utilisés ou se sont révélés insuffisants au regard des modes de productions.

En l'occurrence, le régime des calamités agricoles permet d'assurer une indemnisation, toutes conditions remplies, aux exploitations qui ont subi une perte de récolte ou une perte de fonds d'origine climatique.

Le Gouvernement vient de préciser les conditions d'éligibilité des agriculteurs à cette indemnisation pour les dommages aux récoltes résultant de l'épisode de sécheresse de 2022.

Ainsi, sous réserve de la reconnaissance officielle en tant que calamités agricoles des dommages aux récoltes résultant de la sécheresse, l'aide ne pourra être attribuée que si les pertes subies s'élèvent au moins à 11 % de la valeur du produit brut de l'exploitation.


Gestion des risques climatiques : vers un nouveau fonctionnement

Pour rappel, un nouveau régime d'indemnisation pour aider les agriculteurs à faire face aux aléas climatiques a été mis en place en mars 2022.

Dans ce cadre, il est prévu qu'à partir de janvier 2023, la couverture des pertes dépendra, notamment, du niveau de risque rencontré. Ainsi :

  • les risques courants seront assumés par les agriculteurs ;
  • les risques significatifs seront pris en charge par un mécanisme dit d'« assurance subventionnée », pour les agriculteurs qui ont fait le choix de s'assurer ;
  • les risques exceptionnels seront gérés par l'État, même pour les agriculteurs qui ne sont pas assurés.

Afin de mettre en œuvre le nouveau dispositif pour les risques significatifs, le Gouvernement a mis en place un groupement de coréassurance entre les entreprises d'assurance distribuant l'assurance multirisque climatique subventionnée qui devront :

  • être agréées ;
  • respecter le cahier des charges de l'assurance récolte multirisque climatique ;
  • adhérer au groupe de coréassurance ;
  • respecter les conditions d'exercice des missions d'interlocuteurs agréés ;
  • proposer un contrat d'assurance à tout exploitant agricole qui en fait la demande.

Ces entreprises constitueront un réseau d'interlocuteurs agréés chargés de l'indemnisation fondée sur la solidarité nationale en cas de pertes catastrophiques de récoltes ou de cultures.

À noter que ce dispositif ne s'applique pas aux départements d'outre-mer, à Mayotte, à Saint-Martin, à Saint-Barthélemy et à Saint-Pierre-et-Miquelon.

La prise en charge prend la forme d'une subvention calculée en pourcentage du montant de la prime ou cotisation éligible, versée directement à l'agriculteur concerné, qui doit être actif.

Les contrats d'assurance concernés doivent garantir au moins la prise en charge des sinistres occasionnés par les phénomènes climatiques suivants :

  • sécheresse ;
  • excès de température ;
  • coup de chaleur ;
  • coup de soleil ;
  • températures basses ;
  • manquement de rayonnement solaire ;
  • coup de froid ;
  • gel ;
  • excès d'eau, etc.

Afin de connaître la part de prise en charge de l'assurance récolte, il convient de se reporter à la réglementation que le Gouvernement vient de publier.

Source :

  • Ordonnance n° 2022-1075 du 29 juillet 2022 portant développement des outils de gestion des risques climatiques en agriculture
  • Décret n° 2022-1420 du 10 novembre 2022 relatif à l'indemnisation des calamités agricoles dans le cadre des dommages causés sur les récoltes lors de l'épisode de sécheresse de l'année 2022
  • Décret n° 2022-1427 du 10 novembre 2022 favorisant le développement de l'assurance contre certains risques agricoles

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18/11/2022

Smartphone : le meilleur allié de l'entrepreneur ?

Lorsque l'on parle de « transformation numérique des entreprises », le sujet du smartphone ne doit pas être négligé. C'est ce que rappelle Francenum pour qui, parfois, le smartphone est plus utile que l'ordinateur…


3 points clés pour faire du smartphone votre meilleur allié

Depuis la fin de la crise sanitaire, Francenum constate que près de 20 % des TPE/PME s'interrogent sur la pertinence du numérique, estimant que la transition leur fait perdre du temps.

Pour les rassurer, il a tenu à rappeler pourquoi il est opportun de passer au numérique et de ne pas négliger l'utilisation d'un smartphone professionnel… parfois plus utile qu'un ordinateur.

3 aspects militent, en effet, en faveur du smartphone :

  • l'aspect pratique : il permet à l'entrepreneur de réaliser de nombreuses actions tout en restant mobile, la plupart des solutions numériques étant accessibles via une application mobile ;
  • l'aspect économique : il est recommandé de dissocier l'usage professionnel de l'usage personnel du smartphone ; le coût de l'investissement peut être maîtrisé grâce à un matériel reconditionné ou grâce à la location ;
  • l'aspect stratégique : selon une étude, les français passent 5h34 par jour en ligne, dont 2h19 sur leur smartphone ; gérer son quotidien via des applications mobiles devient la norme que ce soit pour faire des réservations (taxi, restaurant, billet de train, RDV médical, etc.), des achats en ligne, pour gérer son compte bancaire ou encore, pour effectuer des réclamations auprès d'un service client.

Pour Francenum, travailler au maximum avec son smartphone permet aux entrepreneurs de se mettre à la place de leurs clients, collaborateurs et fournisseurs, pour mieux comprendre leurs besoins et attentes et ainsi, construire une expérience client de qualité.

Source : Actualité de francenum.gouv.fr du 10 novembre 2022, mis à jour le 14 novembre 2022 : « Comment faire de votre smartphone le partenaire de votre transformation numérique »

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18/11/2022

Lutte contre la sécheresse : des récupérateurs d'eau de pluie payés par MaPrimeRénov ?

Pour lutter contre la sécheresse, il a été demandé au Gouvernement s'il était possible de modifier le dispositif MaPrimeRénov pour y inclure une prise en charge au titre de l'installation de récupérateurs d'eau de pluie. Quelle est sa réponse ?


Pas de MaPrimeRénov pour les récupérateurs d'eau de pluie !

Face aux épisodes de sécheresse de plus en plus nombreux, il est important de maîtriser sa consommation d'eau quotidienne. Cela peut passer par des gestes simples comme la récupération des eaux de pluie.

D'où l'idée d'intégrer dans le dispositif MaPrimeRénov une aide financière pour l'installation de récupérateurs d'eau de pluie pour toute demande de permis de construire concernant les habitations neuves.

Une idée à laquelle le Gouvernement ne va pas donner suite et ce, pour 2 raisons : d'une part, parce que le dispositif MaPrimeRénov ne concerne pas les constructions neuves et, d'autre part, parce que la règlementation environnementale (RE2020) prend déjà en compte les problématiques liées à la maîtrise de la consommation en eau.

Source : Réponse ministérielle Pauget, Assemblée Nationale, n°448, du 8 novembre 2022 : « Incitation à la récupération des eaux de pluie »)

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17/11/2022

Fin de l'élimination des poussins mâles : le calendrier est tenu

Selon les chiffres du Gouvernement, ce sont près de 50 millions de poussins mâles qui sont éliminés chaque année dans la filière des poules pondeuses. Alors que cette pratique vit ses derniers jours en France, les industriels du secteur se préparent…


Une solution alternative au broyage ou au gazage des poussins mâles

Les industriels du secteur des poules pondeuses sont avertis depuis février 2022 : à partir du 1er janvier 2023, il sera interdit de broyer ou de gazer les poussins mâles une fois les œufs éclos.

Les acteurs du secteur doivent dorénavant se doter d'un système permettant la détection du sexe du poussin avant l'éclosion pour déterminer les œufs qui doivent ou non être conservés.

Le Gouvernement salue les efforts des industriels pour que les délais puissent être tenus et rappelle que la France, avec l'Allemagne, est précurseur en la matière.

Dorénavant, les efforts se porteront au niveau européen afin que l'ensemble des pays membres de l'Union européenne se tourne vers des solutions similaires.

Source : Communiqué du ministère de l'Agriculture et de la Souveraineté alimentaire du 9 novembre 2022 : « Fin de l'élimination des poussins mâles en filière poules pondeuses au 1er janvier 2023 »

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17/11/2022

Associations : pouvez-vous revendre le matériel informatique qui vous a été donné ?

Les administrations d'État peuvent céder les matériels informatiques dont elles n'ont plus besoin à certaines associations afin de permettre leur réutilisation. Des associations qui, parfois, sont autorisées à revendre ces matériels… mais pas à n'importe quel prix !


Don de matériels informatique : des tarifs de revente encadrés

Certaines associations sont autorisées à recevoir des dons de matériels informatiques réformés des administrations d'État.

Tel est le cas, par exemple, des associations reconnues d'utilité publique ou d'intérêt général ayant pour objet d'équiper, de former et d'accompagner des personnes en situation de précarité.

Du fait même de leur mission, ce type particulier d'association est autorisé à revendre ce matériel aux personnes en situation de précarité qu'elles accompagnent ou à d'autres associations suivant les mêmes objectifs, pour un prix maximal de :

  • 180 € pour les ordinateurs portables ;
  • 150 € pour les PC fixes avec écran, clavier et souris ;
  • 100 € pour les tablettes ;
  • 100 € pour les smartphones ;
  • 30 € pour les écrans ;
  • 30 €pour les imprimantes individuelles ;
  • 170 € pour les appareils multifonctions (impression, scan, copie).

Source : Décret n° 2022-1413 du 7 novembre 2022 fixant des prix solidaires pour la revente des matériels informatiques réformés et cédés à titre gratuit à certaines associations par les administrations

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17/11/2022

Permis de construire : des éclaircissements bienvenus

La réglementation en matière de permis de construire n'est pas toujours très compréhensible : des conditions nombreuses et variées doivent en effet être respectées, qu'il s'agisse de l'obtention, de la modification ou encore du retrait du permis. C'est pourquoi le Gouvernement est venu apporter quelques précisions…


Permis de construire : les conditions de retrait

Pour rappel, pour des raisons de sécurité juridique, il existe une procédure exceptionnelle permettant aux autorités compétentes (commune, intercommunalité, etc.) de retirer un permis de construire dans un délai de 3 mois après sa date de délivrance.

Ce retrait ne peut intervenir qu'après une procédure contradictoire, et seulement après que le titulaire du permis de construire ait été mis à même de présenter des observations écrites et, le cas échéant, des observations orales.

Cette procédure contradictoire ne suspend pas le délai de 3 mois : l'autorité compétente qui entend retirer un permis de construire doit donc agir rapidement pour laisser le temps au titulaire du permis de faire valoir ses observations ! À défaut, un juge pourrait considérer que la décision de retrait est illégale…

Par ailleurs, une fois le délai de 3 mois expiré, l'autorité compétente ne dispose pas d'autre prérogative pour retirer un permis de construire, même illégal. Seul un permis obtenu frauduleusement peut être retiré sans délai sous réserve, là encore, du respect d'une procédure contradictoire.


Permis de construire : les conditions de modification avec 2 cotitulaires

Les personnes dites « cotitulaires » d'un permis de construire sont celles qui figurent comme « demandeurs » dans le dossier de demande d'autorisation d'urbanisme, sous réserve du respect des conditions requises.

L'arrêté validant le permis de construire est notifié à tous les cotitulaires qui sont alors considérés, chacun individuellement, comme bénéficiaires du permis.

Dans une telle configuration, l'obtention d'un permis modificatif nécessitera le dépôt d'une demande en ce sens par l'ensemble des cotitulaires du permis.

Source :

  • Réponse ministérielle Masson, Sénat, du 10 novembre 2022, n° 01757 : « Conditions de retrait d'un permis de construire »
  • Réponse ministérielle Masson, Sénat, du 10 novembre 2022, n° 02080 : « Conditions de dépôt d'un permis modificatif lorsque deux personnes sont cotitulaires d'un permis de construire »

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17/11/2022

Construction de grandes surfaces : complexification en vue ?

Pour ne pas avoir à obtenir d'autorisation d'exploitation commerciale, certains porteurs de projet ne déclarent pas les allées de circulation des moyennes et grandes surfaces qu'ils veulent construire. Pour mettre fin à ce type de pratique, peut-on rendre obligatoire la communication du plan intérieur au moment du dépôt de la demande de permis de construire ? Réponse du Gouvernement…


Communication du plan intérieur du bâtiment : obligatoire ?

Depuis la réforme de 2007, les personnes qui souhaitent faire édifier des moyennes et grandes surfaces n'ont plus à communiquer le plan intérieur de leurs projets dans les dossiers de demande de permis de construire.

Certains promoteurs et certaines enseignes en profitent pour ne pas déclarer les allées de circulation des bâtiments afin de sous-dimensionner leur projet et donc, de ne pas avoir à demander d'autorisation d'exploitation commerciale (AEC).

Pour limiter ce type de pratique, le Gouvernement a été interrogé sur la possibilité de rendre obligatoire la communication du plan intérieur des bâtiments au moment du dépôt de la demande de permis de construire.

Sa réponse est négative ! Il ne compte pas rendre obligatoire la communication de ce plan, préférant continuer à simplifier et sécuriser les démarches des professionnels.

À cette occasion, le Gouvernement rappelle qu'il existe une procédure permettant au préfet de contrôler a posteriori la surface de vente déclarée.

Source : Réponse ministérielle Férat, Sénat, du 10 novembre 2022, n° 00628 : « Améliorer le contrôle des surfaces de vente des grandes et moyennes surfaces dans les permis de construire »

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17/11/2022

Crédits à la consommation : la DGCCRF enquête

Pour répondre aux attentes des consommateurs à l'ère du « tout numérique », les entreprises qui proposent des crédits à la consommation doivent sans cesse travailler sur des offres innovantes… sans pour autant perdre de vue la réglementation (contraignante) qu'elles se doivent de respecter. Une situation qui ne peut qu'attirer l'attention de la DGCCRF…


Crédits à la consommation : encore une marge de progression !

Une enquête menée en 2020 par la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF) a permis de vérifier la conformité des pratiques des établissements de crédit, sociétés de financement, ainsi que des intermédiaires en opérations de banque et services de paiement au regard de la réglementation en matière de crédit à la consommation.

Cette enquête a révélé que :

  • certaines publicités, notamment sur des sites internet et sur des réseaux sociaux ne contenaient pas toujours l'ensemble des mentions obligatoires, comme « Un crédit vous engage et doit être remboursé. Vérifiez vos capacités de remboursement avant de vous engager » ;
  • l'information précontractuelle délivrée est souvent insuffisante lorsque la finalisation du contrat se fait à distance ou en agence, par voie dématérialisée (usage d'une tablette numérique par exemple) ;
  • les professionnels concernés sont formés à la distribution de crédits à la consommation mais demeurent défaillants au sujet de la délivrance de l'information précontractuelle.

Sur 132 établissements ciblés, 12 avertissements ont été prononcés, 5 injonctions réalisées et 3 procès-verbaux dressés.

Source : Résultat d'enquête de la DGCCRF du 14 novembre 2022 : « Enquête sur la transformation numérique en matière de crédit à la consommation »

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16/11/2022

Les ambulanciers sur tous les fronts…

Parce qu'ils constituent un maillon essentiel en matière de prise en charge des soins, le rôle des ambulanciers est renforcé et diversifié grâce à une formation leur permettant désormais de réaliser certains actes. Cette formation renforcera également le recueil d'informations médicales transmises au personnel soignant. Revue de détails…


Ambulanciers : une place plus grande dans la prise en charge du patient

L'ambulancier est un auxiliaire sanitaire aux multiples casquettes :

  • il assure le transport de malades et de blessés vers les établissements de santé ;
  • il entretient son véhicule, notamment au regard des exigences d'hygiène ;
  • il tient les documents administratifs relatifs au patient transporté ;
  • il fait le lien avec le personnel soignant en transmettant les informations sur l'état du patient.

Le rôle des ambulanciers est aujourd'hui renforcé avec une nouvelle formation proposée aux titulaires du diplôme d'État d'ambulancier (DEA), du certificat de capacité d'ambulancier (CCA) ou du diplôme d'ambulancier (DA).

Après avoir suivi cette formation, les ambulanciers pourront accomplir certains soins dans le cadre de l'aide médicale urgente, sous la responsabilité d'un médecin sur place ou assurant la régulation téléphonique.

L'ambulancier pourra notamment prendre la température, les pulsations cardiaques, la pression artérielle, mais aussi administrer des médicaments dans certaines hypothèses, comme en cas de choc anaphylactique ou d'hypoglycémie. Vous trouverez ici la liste complète des actes pouvant être accomplis par ces professionnels.

Cette formation complémentaire de 21 heures sera dispensée dans les centres d'enseignement des soins d'urgence (CESU) ou les instituts de formation d'ambulanciers. Elle se compose de 3 thèmes d'enseignements :

  • le 1er est relatif aux règles applicables aux actes professionnels dans le cadre de l'aide médicale urgente ;
  • le 2e concerne l'apprentissage des actes médicaux en question ;
  • le 3e forme à la sélection, la transcription et la diffusion des informations relatives au patient pour permettre le bon déroulement de son parcours de soins.

À l'issue de cette formation, l'ambulancier recevra une attestation indiquant son aptitude à effectuer les actes médicaux ainsi appris.

Pour finir, retenez que cette formation ne concerne que les ambulanciers ayant obtenu leur diplôme avant le 1er janvier 2023.

Source :

  • Décret no 2022-629 du 22 avril 2022 relatif aux actes professionnels pouvant être accomplis par des ambulanciers dans le cadre de l'aide médicale urgente
  • Arrêté du 31 octobre 2022 relatif à la formation aux actes professionnels pouvant être accomplis par des ambulanciers dans le cadre de l'aide médicale urgente

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16/11/2022

Révocation d'un directeur général : une lettre peut-elle contredire les statuts d'une société ?

Une société nomme son directeur général dans une lettre qui prévoit également, le cas échéant, des modalités de révocation… beaucoup plus généreuses que celles prévues par les statuts. Quelque temps plus tard, la société révoque ce directeur. Mais quel document appliquer ? La lettre ou les statuts ?


Déroger aux statuts par une simple lettre : possible ?

Une société nomme son directeur général (DG) dans une lettre. Ce document détaille non seulement les modalités de collaboration, mais il prévoit également une indemnité égale à 6 mois de rémunération brute en cas de révocation sans juste motif.

3 ans après, le DG est révoqué de ses fonctions sans juste motif…et sans indemnité !

« Et pour cause ! », rappelle la société : ses statuts prévoient que la révocation du dirigeant peut se faire à tout moment, sans motif nécessaire et surtout sans indemnité, quelles que soient les circonstances de la révocation.

Ce que ce dernier conteste, réclamant l'application de la lettre et donc, le versement de l'indemnité.

« Non ! », tranche le juge qui rappelle le principe suivant : si un document peut venir compléter les statuts d'une société, il ne peut pas déroger aux règles qu'ils édictent.

L'ancien dirigeant n'a donc le droit à aucune indemnité quelles que soient les promesses contenues dans la lettre…

Source : Arrêt de la Cour de cassation, chambre commerciale, du 12 octobre 2022, no 21-15382

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16/11/2022

Union européenne : équilibrer les marchés numériques

Alors que certains acteurs du numérique occupent des places de plus en plus importantes sur les marchés ce qui, à terme, peut s'avérer préjudiciable voire dangereux, l'Union européenne a décidé de mettre en place un cadre lui permettant de garder sous contrôle l'action de ces géants du numérique ! Explications.


Les contrôleurs d'accès sous le contrôle de la Commission

Le 1er novembre 2022, le règlement européen relatif aux marchés contestables et équitables dans le secteur numérique, ou Digital Markets Act (DMA), est partiellement entré en vigueur.

Avec ce nouveau règlement, l'Union européenne marque sa volonté de conserver le contrôle de ses marchés face à l'hégémonie des géants du numérique. C'est pourquoi elle se dote d'outils qui lui permettent d'établir un régime d'exception pour les entreprises les plus influentes afin de s'assurer qu'elles ne fassent pas trop d'ombre aux autres acteurs du marché.

Ce régime d'exception est celui des « contrôleurs d'accès » ou « gatekeepers ».

Il faut comprendre par-là, toutes les entreprises fournissant des services considérés comme essentiels sur le Web, dans les catégories suivantes :

  • les services d'intermédiation en ligne ;
  • les moteurs de recherche en ligne ;
  • les services de réseaux sociaux en ligne ;
  • les services de plateforme de partage de vidéos ;
  • les services de communications interpersonnelles non fondés sur la numérotation ;
  • les systèmes d'exploitation ;
  • les navigateurs Internet ;
  • les assistants virtuels ;
  • les services d'informations en nuage ;
  • les services de publicité en ligne, y compris les réseaux publicitaires, échanges publicitaires et autres services d'intermédiation publicitaires, fournis par une entreprise qui met à disposition n'importe lequel des services essentiels mentionnés ci-dessus.

C'est à la Commission européenne qu'il revient d'attribuer la qualité de « contrôleur d'accès » aux entreprises. Pour ce faire, elle prend en compte plusieurs critères relatifs à l'importance de cette entreprise dans son secteur et à son importance sur le marché local.

Pour faciliter la désignation, des critères chiffrés ont été établis. Ainsi une présomption pèsera sur les entreprises qui, selon le cas :

  • ont réalisé un chiffre d'affaires annuel dans l'Union supérieur ou égal à 7,5 milliards d'euros au cours de chacun des trois derniers exercices, ou si leur capitalisation boursière moyenne ou leur juste valeur marchande équivalente a atteint au moins 75 milliards d'euros au cours du dernier exercice, et qu'elle fournit le même service de plateforme essentiel dans au moins trois États membres ;
  • ont fourni un service de plateforme essentiel qui, au cours de chacun des 3 derniers exercices, a compté au moins 45 millions d'utilisateurs finaux actifs par mois établis ou situés dans l'Union et au moins 10 000 entreprises utilisatrices actives par an établies dans l'Union.

Toute entreprise qui dépasse ces seuils devra en informer la Commission et, à cette occasion, pourra produire un argumentaire cherchant à démontrer qu'elle n'a pas, selon elle, la qualité de contrôleur d'accès.

La décision finale revient néanmoins à la Commission qui peut également attribuer cette qualité à une entreprise qui, bien que ne remplissant pas tous les critères requis, occupe néanmoins une place prédominante au regard du caractère disproportionné de l'un de ces critères.

Elle peut également désigner unilatéralement comme contrôleur d'accès une entreprise qui ne se serait pas signalée après avoir atteint les seuils prévus.

Une fois qualifiée de « contrôleur d'accès », l'entreprise dispose de 6 mois pour se mettre en conformité avec les nombreuses obligations qui accompagnent cette désignation.

Parmi elles se trouvent des règles relatives aux données collectées auprès des utilisateurs des services, dont l'usage à des fins publicitaires devra être limité et qui ne pourront pas être croisées entre elles lorsqu'elles sont obtenues sur des services différents de l'entreprise.

De même, l'entreprise ne devra pas contraindre les utilisateurs à faire usage de ses autres produits pour pouvoir utiliser sa plateforme et devra notamment proposer une liste de services alternatifs aux siens lors de l'installation de navigateur internet, de moteur de recherche ou d'assistant virtuel, sans pour autant présenter son propre outil de façon plus favorable que les autres. En outre, la désinstallation de ses produits doit pouvoir se faire gratuitement et simplement.

Pour les utilisateurs professionnels, le contrôleur d'accès doit mettre à disposition plusieurs outils statistiques leur permettant de mesurer leurs performances sur la plateforme.

Ces contrôleurs devront également tenir public un rapport annuel démontrant leur conformité.

La méconnaissance de ces obligations pourra entrainer des sanctions, sous forme d'amendes, qui pourront aller jusqu'à 10 % du chiffre d'affaires mondial effectué sur l'exercice précédent, ou 20 % en cas de récidive.

Tous les 3 ans, au minimum, la Commission examinera la situation de chaque contrôleur d'accès afin de vérifier s'il occupe toujours une position rendant nécessaire l'application du régime.

Ces dispositions entreront en vigueur de façon échelonnée entre le 1er novembre 2022, le 2 mai 2023 et le 25 juin 2023. Elles s'imposeront à toutes les entreprises proposant leurs services à des utilisateurs au sein de l'Union européenne.

Source : Règlement (UE) 2022/1925 du Parlement européen et du Conseil du 14 septembre 2022 relatif aux marchés contestables et équitables dans le secteur numérique et modifiant les directives (UE) 2019/1937 et (UE) 2020/1828

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