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20/09/2023

Douanes, administration fiscale : un transfert de compétences qui s'organise !

Une nouvelle étape vient d'être franchie dans le cadre du transfert de compétences entre l'administration des douanes et l'administration fiscale. Laquelle ?

Un transfert de compétences effectif depuis le 13 septembre 2023

Dans le cadre d'un transfert de compétences au profit de l'administration fiscale, il était prévu qu'à compter d'une date fixée par décret et au plus tard le 1er janvier 2026, les créances non soldées qui se rapportent à certaines impositions, majorations et intérêts de retard recouvrées par l'administration des douanes, seront transférées à la direction générale des finances publiques (DGFIP) pour prise en charge et recouvrement.

Ce décret vient d'être publié ! Le transfert de compétences a donc pris effet le 13 septembre 2023 :

  • pour les créances non soldées authentifiées par un avis de mise en recouvrement et se rapportant aux impositions suivantes :
    • taxes spéciales sur certains véhicules routiers ;
    • certaines taxes intérieures de consommation ;
    • taxe générale sur les activités polluantes ;
    • TVA sur les produits pétroliers ;
    • contributions sur les boissons non alcooliques ;
  • pour les créances qui se rapportent aux mêmes impositions issues d'un contrôle réalisé par l'administration des douanes dans le cadre de son délai de reprise.

Notez que les comptables publics compétents pour assurer la prise en charge et le recouvrement des créances de nature douanière sont ceux relevant des services des impôts des entreprises du lieu du siège social ou du domicile du redevable.

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20/09/2023

Aléas climatiques = déblocage de l'épargne salariale ?

Récemment, la question a été posée au Gouvernement de savoir si les arrêtés municipaux reconnaissant la particulière gravité d'un évènement climatique pouvaient permettre le déblocage anticipé des sommes placées sur un plan d'épargne d'entreprise (PEE) ? Réponse…

Plan d'épargne entreprise : pas de déblocage anticipé pour cause d'« aléas climatiques »

Pour mémoire, il est possible de débloquer de manière anticipée les sommes bloquées pendant 5 ans sur un plan d'épargne d'entreprise (PEE) pour les affecter à la remise en état de la résidence principale endommagée à la suite d'une catastrophe naturelle reconnue par arrêté ministériel.

En revanche, lorsqu'un évènement climatique d'une particulière gravité est reconnu par arrêté municipal, les titulaires des PEE ne peuvent pas débloquer de manière anticipée les sommes bloquées.

Un état de fait qui pose problème à une sénatrice, qui ne comprend pas pourquoi ce qui est possible pour les personnes pouvant se prévaloir d'un arrêté ministériel ne l'est pas pour celles pouvant se prévaloir d'un arrêté municipal.

Elle demande donc au Gouvernement d'intervenir pour permettre le déblocage anticipé des sommes bloquées sur un PEE pour la remise en état de la résidence principale endommagée à la suite d'un évènement climatique majeur reconnu par arrêté municipal.

La réponse est négative !

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20/09/2023

Baux commerciaux renouvelés dans une résidence de tourisme : une résiliation triennale ?

Le bail commercial conclu entre un propriétaire et un exploitant d'une résidence de tourisme obéit à des règles spécifiques… Récemment, le juge a été interrogé sur la possibilité de résilier un tel contrat à l'expiration d'une période triennale, lorsque ce bail est un bail renouvelé ? Réponse du juge…

Bail commercial dans une résidence de tourisme : une résiliation triennale… n'importe quand ?

Une société, locataire d'un logement dans une résidence de tourisme au titre d'un bail de 11 ans, donne congé pour la 2e échéance triennale… Ce que conteste le propriétaire, pour qui le congé n'est pas valable.

Il rappelle, en effet :

  • que la loi prévoit que les baux commerciaux signés entre les propriétaires et les exploitants de résidences de tourisme sont d'une durée de 9 ans minimum ;
  • et qu'il n'est donc pas possible de résilier à l'expiration d'une période triennale, qu'il s'agisse du bail initial ou d'un bail renouvelé, ce qui est le cas ici.

Qu'en pense le juge ?

Il constate que cette disposition, qui s'applique spécifiquement aux baux commerciaux signés entre les propriétaires et les exploitants de résidences de tourisme, empêche en effet toute résiliation à l'expiration d'une période triennale.

Néanmoins, cette même disposition ne précise pas si elle s'applique aussi aux baux renouvelés…

L'occasion pour le juge de trancher cette question. Ainsi, son analyse est la suivante :

  • il rappelle dans un premier temps que le but poursuivi par le législateur est de rendre fermes les baux commerciaux entre l'exploitant et les propriétaires d'une résidence de tourisme classée « afin d'assurer la pérennité de l'exploitation pendant une période initiale minimale de 9 ans » ;
  • il rappelle ensuite que la durée d'un bail commercial renouvelé, qu'il porte ou non sur un logement dans une résidence de tourisme, est en tout état de cause de neuf ans sauf accord des parties pour une durée plus longue… et que le renouvellement ouvre la possibilité de résiliation triennale ;
  • il en conclut que le bail commercial signé entre les propriétaires et les exploitants de résidences de tourisme peut être résilié à l'expiration d'une période triennale à condition qu'il s'agisse d'un bail renouvelé et non pas initial.

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20/09/2023

Services téléphoniques : accessibles à tous ?

L'accessibilité aux services téléphoniques est un enjeu d'inclusion très important, notamment pour les personnes en situation de handicap. D'où la mise en place d'une solution (obligatoire) d'accessibilité téléphonique universelle pour les entreprises…

Création d'une solution d'accessibilité téléphonique universelle

En 2016, une obligation d'accessibilité des services téléphoniques des entreprises réalisant un chiffre d'affaires supérieur à 250 M€ et des services publics aux personnes sourdes, malentendantes, sourdaveugles et aphasiques a été instituée.

Pour satisfaire cette obligation, il vient d'être créé une solution d'accessibilité téléphonique universelle qui prend la forme d'un service de traduction simultanée écrite et visuelle mis à la disposition des utilisateurs sourds, malentendants, sourdaveugles et aphasiques, sans surcoût pour eux.

Le respect de la confidentialité des échanges traduits ou transcrits est garanti.

Le non-respect de cette obligation d'accessibilité est sanctionné par le paiement d'une amende administrative dont le montant ne peut excéder 75 000 € pour une personne physique et 1 % du chiffre d'affaires hors taxes réalisé en France lors du dernier exercice clos pour une personne morale.

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19/09/2023

Rétrogradation disciplinaire : le salarié a-t-il son mot à dire ?

En cas de sanction entraînant une modification du contrat de travail, comme une rétrogradation, l'employeur doit obtenir l'accord clair et non équivoque du salarié concerné par cette sanction : il ne peut pas lui imposer une telle modification ! Mais que se passe-t-il lorsque la réponse du salarié est ambigüe ? Réponse du juge.

Défaut d'acceptation claire du salarié = refus de la rétrogradation

Par principe, il n'est pas possible pour un salarié de contester la sanction disciplinaire décidée par l'employeur.

Cependant, lorsque la sanction disciplinaire implique une modification du contrat de travail (une rétrogradation par exemple), l'employeur doit obligatoirement obtenir l'accord du salarié : il ne peut pas lui imposer une telle sanction.

Pour que cette sanction soit juridiquement valable, le salarié doit donner son accord explicite, clair et non équivoque.

S'il refuse la rétrogradation, l'employeur peut soit renoncer à le sanctionner, soit prononcer une autre sanction pouvant aller jusqu'au licenciement.

Si la réponse du salarié est ambiguë, l'employeur peut-il considérer qu'il s'agit d'un refus et opter pour une autre sanction disciplinaire (un licenciement par exemple) ?

C'est la question à laquelle un juge vient justement de répondre…

Dans cette affaire, un employeur propose à un salarié de le rétrograder pour raison disciplinaire. Ce dernier passerait donc de « directeur des opérations cadre niveau IV » à celui de « directeur des achats cadre niveau III ». Une rétrogradation accompagnée d'une diminution de salaire à hauteur de 1 700 € brut annuel.

Le salarié répond par courrier, précisant qu'eu égard au contexte de grandes difficultés économiques du secteur, qui a conduit la société à restructurer son métier, il accepte les nouvelles fonctions dans la mesure où son investissement dans l'entreprise est absolu et compte tenu de la forte pression qui s'exerce sur lui, mais qu'il refuse la qualification de « sanction disciplinaire ».

Une réponse qui ne caractérise pas un accord clair et non équivoque au sujet de la rétrogradation proposée… qui doit donc s'analyser comme un refus du salarié.

L'employeur décide alors de prononcer une autre sanction contre le salarié et le licencie pour faute grave…

Ce que conteste le salarié : il a bien consenti à sa rétrogradation. Il ne pouvait donc pas être licencié pour faute grave !

« Non ! », tranche le juge, qui donne raison à l'employeur : la réponse du salarié ne permettait pas de caractériser une acceptation claire et non équivoque à la mesure de rétrogradation. L'employeur pouvait donc prononcer une autre sanction… y compris un licenciement !

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19/09/2023

TVA et acompte : le Gouvernement envisage-t-il de faire marche arrière ?

En matière de livraisons de biens et pour les acomptes encaissés depuis le 1er janvier 2023, la TVA est exigible lors de l'encaissement des acomptes, à concurrence du montant encaissé. Une « nouveauté » source de tracasseries administratives pour les entreprises, selon un député, qui demande au Gouvernement de revenir sur cette évolution… Va-t-il être entendu ?

TVA et acompte : rien ne change !

En principe, en matière de livraisons de biens, la TVA est exigible (et doit donc être reversée à l'administration fiscale) au moment de la livraison de la marchandise.

Toutefois, pour les acomptes encaissés depuis le 1er janvier 2023, la TVA est exigible lors de l'encaissement des acomptes, à concurrence du montant encaissé. Le solde de la TVA, quant à lui, reste exigible à la livraison du bien.

Cette évolution législative, introduite par la loi de finances pour 2022, pose problème à un député et ce, principalement pour 2 raisons. Selon lui, en effet, elle serait source :

  • d'augmentation des coûts administratifs pour les entreprises concernées, puisqu'elle les oblige à collecter la TVA sur les acomptes qu'elles reçoivent de leurs clients ;
  • de difficultés de trésorerie, notamment pour les entreprises qui ont de longs délais de livraison.

Une « nouveauté » plus pénalisante qu'autre chose pour les entreprises, qui fait dire au député qu'il serait peut-être opportun de revenir en arrière.

Interrogé, le Gouvernement commence par rappeler que cette évolution des règles d'exigibilité de la TVA en matière de livraisons de biens était nécessaire pour mettre en conformité le droit national avec le droit européen.

En outre, les entreprises ont bénéficié d'un délai d'un an pour adapter leurs procédures internes et leurs systèmes informatiques. Cette réforme, bien qu'adoptée dans le cadre de la loi de finances pour 2022, n'est effectivement entrée en vigueur que le 1er janvier 2023…

Enfin, le Gouvernement précise que cette évolution législative permet aussi aux entreprises qui versent des acomptes au titre de l'achat de marchandises de récupérer la TVA afférente dès le paiement de ces acomptes, sans avoir à attendre la livraison de la marchandise.

Pour toutes ces raisons, il n'est pas question, pour le moment, de revenir en arrière et de modifier à nouveau la réglementation !

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19/09/2023

TEOM : un taux de taxation « manifestement » disproportionné ?

Une société refuse de payer la taxe d'enlèvement des ordures ménagères (TEOM) qui lui est réclamée par l'administration. Pourquoi ? Parce que le taux de taxation pratiqué par la commune est « manifestement » disproportionné… Un argument suffisant pour obtenir gain de cause ? Réponse du juge…

TEOM : un taux à vérifier !

La taxe d'enlèvement des ordures ménagères (TEOM) est une taxe due par les particuliers et les entreprises qui est destinée à couvrir les dépenses liées à la collecte et au traitement des déchets ménagers.

Le produit de cette taxe, ainsi que le taux de taxation, ne peuvent donc pas être « manifestement » disproportionné au regard des dépenses de fonctionnement exposées pour assurer le service d'enlèvement et de traitement des déchets.

Les dépenses prises en compte pour calculer le taux de taxation applicable peuvent inclure, le cas échéant, une fraction du coût des directions ou services transversaux centraux de la collectivité territoriale.

Notez toutefois que pour être prise en compte, cette « fraction » doit correspondre à des dépenses directement exposées pour les besoins du service de collecte et de valorisation des déchets.

Dans une récente affaire, une société refuse de payer le montant de la TEOM qui lui est réclamé, considérant que le taux de la taxe, tel que fixé par la commune, est « manifestement » excessif.

Pourquoi ? Parce qu'il tient compte d'une somme correspondant à des charges d'administration générale imputées forfaitairement au budget « collecte et valorisation des déchets ».

Or rien ne prouve que ces coûts de structure constituent une fraction du coût des directions ou services transversaux centraux de la commune, calculée sur la base d'une comptabilité analytique, correspondant à des dépenses exposées pour les besoins du service de collecte et de valorisation des déchets.

Ce que confirme le juge qui, en l'absence d'éléments probants, demande à l'administration de revoir sa copie.

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19/09/2023

Influenceurs financiers : un label pour les bonnes pratiques

L'activité d'influenceur a été très largement commentée dans l'actualité du premier semestre 2023. Ce qui a abouti à l'adoption d'une loi permettant d'encadrer la profession et ainsi, d'éviter les abus. L'Autorité des marchés financiers (AMF) et l'Autorité de régulation professionnelle de la publicité (ARPP) apportent leur pierre à l'édifice pour promouvoir les bonnes pratiques… Comment ?

Un complément au « certificat de l'influence responsable »

Si l'activité d'influenceur a fait la une de l'actualité en ce début d'année 2023, ça n'est pas forcément pour les meilleures raisons. Face au constat de dérives de plus en plus importantes et aux conséquences de plus en plus graves, le législateur a été contraint de réagir en adoptant une nouvelle loi pour mieux définir et encadrer la profession.

Parmi les domaines particulièrement touchés par les dérives de l'influence se trouve celui de la finance. Avec la promotion de produits financiers extrêmement volatiles et parfois frauduleux, les conséquences ont pu être dramatiques pour les personnes suivant des influenceurs peu scrupuleux.

Conscientes des risques, l'Autorité des marchés financiers (AMF) et l'Autorité de régulation professionnelle de la publicité (ARPP) avaient annoncé, dès l'été 2022, leur intention de collaborer afin de créer un label permettant d'identifier les influenceurs responsables.

C'est chose faite avec l'arrivée d'un module dédié à la finance, complémentaire au « certificat de l'influence responsable ».

Il s'agit d'un module de formation abordant de larges aspects du monde de la finance, dont des informations sur les produits existants sur le marché, les services qu'il est possible de proposer ou les différentes réglementations en vigueur.

Une fois la formation achevée, un questionnaire à choix multiple doit être complété. Le certificat peut alors être obtenu avec un minimum de 75 % de bonnes réponses.

Il est important de noter néanmoins que ce certificat ne peut être obtenu qu'en complément du certificat généraliste mis en place par l'ARPP.

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18/09/2023

Exonération de taxe foncière propre au secteur de l'industrie : le juge s'en mêle !

Il existe de nombreux dispositifs d'exonération de taxe foncière sur les propriétés bâties qui profitent, notamment, aux entreprises relevant du secteur de l'industrie. Des dispositifs que l'administration fiscale a parfois du mal à appliquer. Illustrations.

Exonération de taxe foncière : quand l'administration est rappelée à l'ordre !

Par principe et toutes conditions remplies, les outillages, autres installations et moyens matériels d'exploitation d'un établissement industriel sont exonérés de taxe foncière sur les propriétés bâties.

Plus simplement, les outillages, installations et moyens matériels spécifiquement adaptés aux activités susceptibles d'être exercées dans un établissement pouvant être qualifié d'« industriel » sont exonérés de taxe foncière, dès lors qu'il ne s'agit pas :

  • d'installations destinées à abriter des personnes ou des biens ou à stocker des produits ainsi que d'ouvrages en maçonnerie présentant le caractère de véritables constructions tels que, notamment, les cheminées d'usine, les réfrigérants atmosphériques, les formes de radoub, les ouvrages servant de support aux moyens matériels d'exploitation ;
  • d'ouvrages d'art et de voies de communication.

Dans deux affaires qui lui ont été soumises au cours de l'année 2023, le juge de l'impôt a eu l'occasion d'apporter des précisions sur cette exonération de taxe foncière.

À chaque fois, l'administration fiscale a refusé d'appliquer ce dispositif d'exonération, mettant en avant le fait que les outillages, installations ou moyens en cause n'étaient pas matériellement dissociables des immeubles les supportant.

Par conséquent, pour elle, dès lors qu'il n'était pas possible de « détacher » ces biens des immeubles qui en constituaient le support, l'exonération n'était pas acquise.

Une erreur, selon le juge, qui rappelle à l'administration que cette condition liée au caractère « détachable » des biens n'est pas prévue par la loi.

Pour déterminer si cet avantage fiscal est ou non applicable, elle doit se contenter de vérifier si les biens en cause sont spécifiquement adaptés aux activités susceptibles d'être exercées dans un établissement industriel, sans pour autant relever des éléments suivants :

  • installations destinées à abriter des personnes ou des biens ou à stocker des produits et ouvrages en maçonnerie présentant le caractère de véritables constructions tels que, notamment, les cheminées d'usine, les réfrigérants atmosphériques, les formes de radoub, les ouvrages servant de support aux moyens matériels d'exploitation ;
  • ouvrages d'art et voies de communication.

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18/09/2023

Taxe foncière et production d'énergie solaire : quand l'administration fait erreur…

À l'occasion d'un contrôle, l'administration fiscale réclame à une société le paiement d'un supplément de taxe foncière sur les propriétés bâties au titre des constructions qui supportent les équipements techniques permettant la production d'électricité d'origine photovoltaïque. Une erreur, selon la société mise en cause, qui refuse de payer quoi que ce soit. À tort ou à raison ?

Production d'énergie photovoltaïque : une exonération de taxe foncière spécifique !

À l'issue d'un contrôle fiscal, une société, dont l'activité consiste à exploiter des installations produisant de l'énergie d'origine photovoltaïque, se voit réclamer par l'administration le paiement d'un supplément de taxe foncière sur les propriétés bâties…

… Ce qu'elle conteste, rappelant que si les équipements techniques qui permettent la production d'électricité d'origine photovoltaïque sont exonérés de taxe foncière sur les propriétés bâties, il en va de même des constructions qui en sont le support nécessaire (comme les postes de livraison et de transformation et leurs terrassements).

Ce que confirme le juge, qui donne raison à la société sur ce point et invite l'administration à revoir sa copie !

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18/09/2023

La DRH d'une association peut-elle sanctionner un salarié ?

Une directrice des ressources humaines d'une association peut-elle prononcer une sanction disciplinaire à l'encontre d'une salariée, sans avoir obtenu au préalable, une délégation de pouvoirs expresse ? Une question à laquelle le juge vient de répondre…

Le pouvoir de sanctionner est conditionné à une délégation expresse !

Une salariée est engagée en qualité de monitrice-éducatrice par une association.

Quelques temps plus tard, elle se voit notifier une mise à pied disciplinaire d'une durée de 3 jours, puis est licenciée.

Sauf que cette mise à pied disciplinaire doit être annulée, selon la salariée, car rien ne prouvait que la directrice des ressources humaines (DRH) qui a prononcé la sanction avait le pouvoir de le faire.

Elle rappelle, en effet, que les statuts de l'association prévoient que le président peut déléguer ses pouvoirs à un ou plusieurs mandataires, même non-membres de l'association, pour une opération déterminée.

Or ici, rien ne démontre que le président aurait délégué, sous quelque forme que ce soit, ses pouvoirs à la DRH.

Certes, admet l'employeur, qui estime toutefois que la délégation du pouvoir de sanctionner disciplinairement un salarié peut être tacite. La DRH, « titulaire » ici d'une délégation tacite, pouvait donc parfaitement prononcer cette mise à pied disciplinaire !

« Non ! », tranche le juge : la DRH de l'association n'avait pas le pouvoir de représenter l'employeur, faute d'avoir reçu mandat en ce sens du président de l'association. La mise à pied disciplinaire doit donc être annulée !

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18/09/2023

INPI mal informé = INPI pardonné ?

Une société japonaise perd un « certificat complémentaire de protection » (CCP) à cause d'une erreur d'enregistrement de l'INPI… Et demande l'annulation de cette décision. Une demande rejetée, compte tenu des notifications d'avertissement avant déchéance que l'INPI avaient envoyées au mandataire de la société, restées sans réponse. « Pour une bonne raison ! », selon la société. Laquelle ?

Quand une société doit faire avec une erreur de l'INPI…

La recherche et le développement demandent du temps et de l'argent pour les entreprises. C'est la raison pour laquelle le système des brevets a été mis en place : en accordant à l'entreprise un monopole temporaire sur son invention, le brevet permet de faire fructifier son investissement et donc de stimuler l'innovation.

En matière pharmaceutique, le paramètre du temps est encore plus prégnant car, une fois le brevet déposé pour un nouveau médicament par exemple, l'entreprise doit obtenir une autorisation de mise sur le marché (AMM) afin de pouvoir le commercialiser.

Conséquence : la période de monopole de 20 ans accordée par le brevet est entamée depuis plusieurs années avant que l'entreprise puisse commencer à espérer un retour sur investissement.

Le « certificat complémentaire de protection » (CCP) permet ainsi de compenser cette période d'inexploitation du brevet. Son intérêt ? Prolonger la protection industrielle en matière pharmaceutique pour une durée ne pouvant pas excéder :

  • 7 ans à compter de l'expiration du brevet ;
  • 17 ans à compter de la délivrance de l'autorisation de mise sur le marché.

Concrètement, le CCP doit être déposé à l'INPI. Dans le cas où la personne souhaitant demander un CCP n'a pas son domicile ou son siège dans l'Union européenne ou dans l'Espace économique européen, le dépôt devra obligatoirement se faire par un mandataire ayant son domicile ou son siège dans une de ces 2 zones.

De la même manière, les annuités du CCP, c'est-à-dire le prix versé chaque année pour son renouvellement, doivent être versées via le mandataire désigné.

Dans une affaire récente, une société japonaise a mandaté un cabinet de conseil en propriété industrielle pour déposer une demande de CCP, accordée par l'INPI. La société confie ensuite à un autre cabinet la mission de payer les annuités.

Mais l'INPI prononce la déchéance du CCP pour défaut de paiement de la dernière annuité… pourtant bien versée selon la société !

Cet argent, effectivement versé, a fait l'objet d'une erreur d'enregistrement, amenant l'INPI à penser que l'annuité n'avait pas été réglée. La société japonaise réclame alors le rétablissement de son CCP.

« Trop tard ! », répond l'INPI en indiquant avoir envoyé des notifications d'avertissement avant déchéance bien en amont pour permettre une régularisation de la situation. Des notifications restées lettre morte par la société japonaise, qui est aujourd'hui hors délai…

« Quelle notification ? », s'étonne la société : le cabinet de conseils chargé du paiement des annuités n'a rien reçu…

Et pour cause : si l'INPI a bien envoyé des avertissements, ces derniers ont été adressés non pas au cabinet de conseils s'occupant des paiements, mais à celui qui avait été mandaté initialement pour déposer la demande de CCP…

Une erreur relevant de la responsabilité de l'INPI, estime la société japonaise, qui refuse donc d'en subir les conséquences.

Ce qui n'est pas l'avis de l'INPI : puisque la société japonaise avait donné mandat à un cabinet pour s'occuper du dépôt du CCP, dans des termes généraux, et qu'aucune information sur un changement de mandataire ne lui avait été délivrée, il semblait logique que les notifications soient adressées au 1er cabinet.

Argument que refuse la société japonaise : parce que les paiements ont, depuis plusieurs années, été effectués par un autre cabinet de conseils, le changement de mandataire était évident et les notifications auraient dû être envoyées à son adresse. D'ailleurs, la loi dispense les cabinets de conseils en propriété industrielle de fournir un pouvoir à l'INPI…

Si ce dernier point est confirmé par le juge, il donne, pour autant, raison à l'INPI. L'institut n'était pas informé de ce changement et ne pouvait même pas se fier aux récépissés des annuités payées car ils ne mentionnaient pas la qualité de mandataire du cabinet.

Le paiement des annuités par un nouveau cabinet de conseil ne valant pas constitution d'un nouveau mandataire, ce changement aurait dû être signalé clairement à l'INPI…

Sources :

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